Produits alimentaires : l’envers des étiquettes

Magazine Biocontact – Janvier 2018 N°286 – l’Édito de Jean-Pierre Camo –
Avez-vous remarqué la complexité croissante des étiquettes sur les emballages ? Au point que nous n’y prêtons plus trop attention (à tort, mais comment nous le reprocher ?). Dur, dur, d’être un consommateur averti, soucieux de sa santé, de celle de ses enfants, de l’environnement, attentif aux conditions sociales de fabrication des produits, à leur empreinte CO2, à leur recyclabilité… En effet, une lecture fastidieuse s’impose pour repérer les innombrables produits chimiques (adjuvants, colorants, conservateurs, exhausteurs de goût, arômes artificiels, parfums, agents de texture…) dont notre corps n’a que faire et dont la présence ne se justifie que d’un point de vue industriel ou marketing.
Et ceux qui se cachent sous de mystérieux codes (la fameuse lettre E suivie d’une série de chiffres) ne facilitent pas notre tâche. Si certains sont inoffensifs ou peu préoccupants, d’autres constituent de vrais dangers pour la santé, à commencer par les perturbateurs endocriniens, ces usurpateurs qui miment à mauvais escient l’action de nos hormones.
Et encore, ces étiquettes ne nous disent pas toujours tout, loin de là ! Quid de la présence de résidus de pesticides ? De composés OGM ? De nanoparticules, qui se glissent partout dans notre corps, y compris dans notre cerveau, pour ne plus s’en déloger ?
Qui a fabriqué ces produits ? Des salariés près de chez nous ou des enfants exploités à l’autre bout de la planète ? Dans quelles conditions sanitaires ? Combien de kilomètres ont-ils parcouru avant d’atterrir dans nos placards ? Où finissent-ils leur (courte) vie ? En incinérateur ? Dans une décharge à ciel ouvert ? Relargués pour certains dans les eaux usées ? Ou bien recyclés, voire réutilisables ? Sont-ils testés sur des animaux ?
Autant de questions auxquelles les multinationales n’ont pas très envie de nous livrer les réponses sur un plateau. Alors, que faire sans se prendre la tête ? Faisons plutôt confiance aux labels réellement éthiques et exigeants. Pour cela, donnons la priorité, quand c’est possible, aux produits certifiés bio, issus du commerce équitable, locaux. Et pourquoi pas véganes ?
Mais attention, avant d’ouvrir notre porte-monnaie, ayons le réflexe de nous poser les questions suivantes : avons-nous vraiment besoin d’acheter tel produit ? ne pouvons-nous pas le préparer ou le confectionner nous-même ? est-il durable et économique ?

Privilégions le vrac aux emballages jetables (pas toujours recyclables). Enfin, privilégions la simplicité. Choisissons toujours les compositions simples, à base d’ingrédients connus et fuyons les listes d’ingrédients à rallonge, même en bio ! Une règle facile à retenir : « N’achetons pas un produit que nous ne comprenons pas. »
Évidemment applicables à l’alimentation, aux vêtements ou aux produits d’entretien, ces conseils de bon sens concernent aussi – et au plus haut point – les cosmétiques, champions des étiquettes à rallonge. Moins et mieux, comment mieux résumer la tonalité de notre dossier du mois ?

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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