Dérobade

Le billet de Michel Schifres
En 780 signes, un regard décalé, piquant et ironique sur l’actualité 
L’Opinion 11/01/2018
Mais pour quoi nous prend-on ? Sans doute trop fragiles pour lire les pamphlets abjects de Céline. L’éditeur Gallimard avait caressé le projet de les publier. Il en a suspendu l’idée. Il renonce, se courbant devant la polémique, cédant aux censeurs pour qui ces brulots antisémites ne sauraient être portés à la connaissance du public. Ce n’est pas la liberté d’expression qui est en cause : les odieuses « Bagatelles pour un massacre » se trouvent ailleurs. Ce qui risque de l’être en revanche, c’est le droit de lire, de former son jugement et de jouir de sa liberté d’esprit loin des corsets du temps. Justifiant sa dérobade passagère, Antoine Gallimard a expliqué agir « au nom de ma liberté d’éditeur » (certes) et « de ma sensibilité à mon époque ». C’est bien le problème.

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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