Syrie : l’offensive turque gêne Washington et Berlin

Des chars de l’armée turque se dirigent vers la ville d’Afrin, en début de semaine, dans le cadre d’une offensive contre une milice kurde syrienne. AP
Le Monde 25/01/2018
Au cinquième jour de l’offensive turque contre une milice kurde syrienne (YPG) alliée des Etats-Unis, le président américain Donald Trump a exhorté, mercredi, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à réduire l’ampleur de ses opérations militaires en Syrie. Lors d’un entretien téléphonique, M. Trump « a exhorté la Turquie à limiter ses actions militaires » et demandé d’éviter « toute action qui risquerait de provoquer un affrontement entre les forces turques et américaines ».
Les Etats-Unis sont à la fois partenaires de la Turquie dans l’OTAN et soutien des milices kurdes qui les aident dans la lutte contre l’organisation Etat islamique, ce qui place Washington dans « une situation étrange », souligne le site Vox. Dans le même temps, rapporte Al-Jazira, la Turquie a menacé d’étendre ses opérations en cours à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, à la ville de Manbij. Depuis samedi, plus de 90 combattants des YPG, considérés par la Turquie comme des « terroristes » et des groupes rebelles syriens pro turcs ont été tués, ainsi que 30 civils et trois soldats turcs.
Vox rappelle aussi les alliances sur le terrain et laisse entendre que la promesse de Washington d’apporter un soutien accru aux milices kurdes en Syrie pourrait avoir accéléré la décision d’Ankara de s’en prendre aux Kurdes. La Turquie accuse les YPG d’être la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), engagé dans une guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Par ailleurs, un débat enfle en Allemagne à la suite de la diffusion d’images de chars allemands « Leopard 2 » déployés contre des combattants des YPG. Pour le magazine Der Spiegel, l’utilisation de ces armes livrées par l’Allemagne à la Turquie pose « un dilemme moral » au gouvernement et démontre qu’il est difficile de contrôler de manière « responsable » les exportations d’armes. En outre, des organisations représentant Turcs et Kurdes en Allemagne, où résident des centaines de milliers de Kurdes et trois millions de personnes turques ou d’origine turque, ont dénoncé l’importation du conflit turco-kurde dans le pays, évoquant des attaques de mosquées et des appels « à la guerre sainte » dans certains lieux de culte.

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