Médias : le corps malmené dès la petite enfance

La Décroissance – janvier 2018 – C. B. – 

Instituteurs et kinésithérapeutes rencontrent de plus en plus un phénomène qu’ils nomment « mains papillons ». Soit l’incapacité des élèves les plus connectés à pouvoir fermer leurs doigts. Ils ont du mal à tenir des objets car ils manquent de force dans la main, puisqu’ils ne l’ont pas exercée de 0 à 3 ans, trop occupés qu’ils étaient à tenir la tablette ou le smartphone dans une main et à effleurer l’écran de l’autre. Ce n’est pas seulement le cerveau, comme cela a déjà été démontré, mais aussi le corps qui se trouve modifié par les écrans.
On sait aujourd’hui que la télévision a un impact sur l’obésité. Les modes de vie sont tellement sédentaires, les jeunes générations tellement passives devant les images livrées à domicile, que la capacité cardio-vasculaire des enfants à baissé de 25 % en 40 ans. Bien que nous soyons dans une société qui ne cesse de valoriser le bien-être et le sport, les professionnels de la santé, comme le cardiologue François carré, s »inquiètent « de l’augmentation de l’inactivité physique et du temps passé assis dans le mode de vie actuel des enfants et des adolescents« . Conséquence très explicite : en 1971, un collégien courait 600 mètre en 3 minutes, en 2013 pour cette même distance, il lui en faut 4 ! Le constat est si alarmant que la fédération française de cardiologie a lancé une campagne de sensibilisation où dans un clip de nombreux enfants jouant à l’extérieur tombent à vélo, en skateboard, se battent… et se font des petits bobos. Apparaît alors un garçon vautré dans son canapé en train de jouer à la console, avec ce slogan : « Votre enfant prend plus de risques. »

Surpoids et sédentarité sont à l’origine de la baisse des capacités physiques moyennes des jeunes. L’altération du sommeil est une autre conséquence de l’usage des écrans. On constate une augmentation des troubles du sommeil due à l’exposition à la lumière des écrans avant l’endormissement mais aussi à une excitation qui suit une utilisation tardive; ou encore parce que l’on dort à côté de son téléphone portable. Des enfants qui ont pris pour habitude de regarder un écran dès le réveil seront aussi enclins à se lever plus tôt et à perdre ainsi quelques heurs de sommeil. Certains adolescents et adultes, se réveillent même la nuit pour consulter leur messageries ou leurs réseaux sociaux. La dette de sommeil concernerait un tiers de adolescents. Elle entraîne de l’irritabilité, de la fatigue, des difficultés de concentration…  Conséquences, encore de l’usage abusif des écrans.

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