La « liste noire » des médicaments à éviter pour enfants

Le Vif.be – 22/02/2018 – Marie Gathon –
« Que choisir », le magazine français des consommateurs, s’intéresse aux médicaments administrés aux enfants. Certains sont inutiles, d’autres peuvent carrément s’avérer dangereux. Voici lesquels.
La "liste noire" des médicaments à éviter pour enfants© iStock
Administrer un médicament à un enfant n’est pas un geste anodin. Or ces dernières années, plusieurs études ont mis en lumière un recours excessif aux traitements médicamenteux chez les plus jeunes. En 2005 déjà, une enquête de la caisse primaire d’assurance maladie de l’Aude révélait qu’un enfant sur dix de moins de 15 ans s’était vu prescrire un médicament contre-indiqué pour son âge. Beaucoup de spécialités ont également été déremboursées ou même retirées car inutiles, voire dangereuses. Malgré tout, des médicaments à éviter demeurent sur le marché, et certains en vente libre ou sous ordonnance s’avèrent tout à fait inutiles, voire dangereux dans certains cas, selon « Que choisir » qui en dresse la liste.
Pour traiter un rhume : du sérum physiologique suffit
À partir de six mois, de nombreux enfants sont touchés par le rhume durant la période hivernale. Sans gravité, cette affection peut parfois être pénibles à gérer au quotidien puisqu’elle empêche souvent les bébés de dormir. Cependant, avertit « Que choisir », le seul traitement efficace et nécessaire dans ce cas est de nettoyer le nez du bébé plusieurs fois par jour avec du sérum physiologique et/ou de l’eau de mer stérile.
À éviter : « les sprays antiseptiques ou décongestionnants pour le nez (ceux-là sont officiellement contre-indiqués aux moins de 15 ans), les suppositoires combinant un antiallergique et du paracétamol ou les inhalations à base d’huiles essentielles. Aussi naturelles soient-elles, ces dernières peuvent entraîner un risque de convulsions, à cause du camphre ou de l’eucalyptus, des terpènes ».
Contre la toux : le sirop est inutile
Pour calmer une vilaine toux, les parents sont souvent tentés de donner un sirop pour apaiser la gorge. En vente libre, ils sont tout à fait contre-indiqués pour les moins de deux ans. Ici aussi, nettoyer le nez avec du sérum physiologique est la solution la plus efficace.
À éviter : « la totalité des sirops, suppositoires ou poudres qui prétendent supprimer la toux sèche ou grasse n’ont pas d’utilité prouvée et présentent des effets indésirables. »
Contre la fièvre et les douleurs : privilégier le paracétamol
Pour traiter la fièvre et/ou les douleurs, si nécessaire, utiliser du paracétamol (Dafalgan ou Perdolan) en respectant la posologie. Uniquement si cela ne suffit pas et avec un avis médical, les parents peuvent utiliser de l’ibuprofène (Nurofen ou générique), toujours en respectant la posologie.
Pour traiter la diarrhée : la réhydratation avant tout
Les scientifiques sont formels, le traitement nécessaire en cas de diarrhée est de prévenir la déshydratation, surtout chez les enfants de moins de 2 ans. Pour cela, pensez à toujours avoir dans votre pharmacie des sachets d’ORS (solution de réhydratation en vente libre en pharmacie) à diluer dans l’eau.
À éviter : « l’Imodium pédiatrique, délivré sur ordonnance pour ralentir la motricité intestinale chez l’enfant à partir de 2 ans, peut provoquer des syndromes pseudo-occlusifs en bloquant le transit et expose à des somnolences gênant la réhydratation. De même, les antiseptiques intestinaux (panfurex, nifuroxazide), également sur ordonnance et réservés aux plus de 2 ans, n’ont aucun effet sur la diarrhée aiguë et sont même potentiellement toxiques pour l’enfant (troubles allergiques, effets indésirables cutanés graves…) ».
Contre le reflux : de la patience
Le reflux du nourrisson, un mal bénin pour le bébé, peut vite devenir un cauchemar pour les parents épuisés. Souffrant des douleurs après chaque repas, le nourrisson peut pleurer de longues minutes durant et avoir parfois des vomissements. Cependant, aucun traitement médicamenteux n’est vraiment nécessaire. Il suffit souvent d’épaissir le lait et/ou de fractionner les repas pour le soulager.
À éviter : le Motilium et ses génériques qui étaient très prescrits pour les « bébés RGO » il y a une dizaine d’années. Ils sont responsables d’effets indésirables graves tels que des problèmes cardiaques et neurologiques rares. « Ils ont fort heureusement été abandonnés dans cette indication du fait de leur totale inefficacité. En 2005, la Haute autorité de santé (HAS) restreignait leur remboursement aux traitements des nausées et vomissements, et depuis 2016 elle recommande de ne plus les utiliser chez l’enfant. Toutefois, ces derniers n’ont pas encore tous été retirés du marché (en cours pour le Peridys et l’Oroperidys, mais pas le Motilium) ».

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