LE MONDE | 07.03.2018
Intitulée « Beate et Serge Klarsfeld, les combats de la mémoire (1968-1978) », l’exposition (entrée libre) a lieu jusqu’au 9 septembre au Mémorial de la Shoah à Paris. Elle retrace – cinquante ans après la gifle administrée par Beate Klarsfeld en 1968 au chancelier ouest-allemand Kurt Georg Kiesinger – les combats menés par ce couple mythique qui n’a cessé de traquer, d’un continent à l’autre, les nazis et de lutter contre l’oubli et l’antisémitisme. Un voyage à travers l’Histoire grâce à de nombreux documents et objets inédits, rejoignant les histoires personnelles de toute une génération dont ils sont devenus les symboles.
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1968-1978 une décennie décisive pour les Klasfeld le Monde
Le Monde 07/03/2018
Sans les archives du Mémorial de la Shoah à Paris et du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), Serge et Beate Klarsfeld n’auraient pu retrouver la trace de nombreux déportés juifs de France, ni poursuivre en justice d’anciens nazis restés impunis. Le couple n’aura cessé de témoigner sa reconnaissance aux équipes du Mémorial pour leur aide précieuse. Celui-ci leur rend aujourd’hui hommage à son tour, en consacrant une exposition foisonnante aux combats qu’ils ont menés entre 1968 et 1978.
Cette scansion chronologique s’avère pertinente à plus d’un titre. Elle permet tout d’abord de resserrer le propos sur une période décisive pour les Klarsfeld : pendant celle-ci, ils renouvellent leur pratique militante et deviennent des figures de premier plan de la mémoire de la Shoah.
Ce parti pris donne également l’occasion au Mémorial de mettre en perspective deux anniversaires : les 50 ans de la campagne menée contre le chancelier ouest-allemand Kurt Kiesinger – le 7 novembre 1968, en plein congrès de la CDU, Beate Klarsfeld administrait une gifle à celui qui fut, sous le IIIe Reich, le directeur adjoint de la propagande radiophonique – et les 40 ans de la publication du Mémorial de la déportation des juifs de France, de Serge Klarsfeld, fruit d’un travail colossal de recensement des 75 500 juifs de France déportés.
Démêlés judiciaires
Toutefois, l’exposition se garde de célébrer les coups d’éclat du couple. La gifle est traitée sans émotion. Seule une photo de Kiesinger se tenant la joue est présentée. L’événement est replacé dans son contexte : si le geste fait la « une » de France-Soir et Bild, reléguant l’élection de Richard Nixon à la présidence des Etats-Unis au second plan, Beate Klarsfeld est représentée en sorcière dans la Süddeutsche Zeitung. Avec un courage énorme, le couple, soutenu par un noyau de militants, affronte alors les démêlés judiciaires : Beate Klarsfeld est…
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Dîner du CRIF : Macron veut lutter contre la cyberhaine
L’Etat luttera sans faiblesse contre l’antisémitisme, qui porte atteinte à la République et dont des formes anciennes et profondes renaissent, a promis mercredi le chef de l’Etat.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 08.03.2018 | Par Cécile Chambraud
Après un discours à l’invitation du Conseil français du culte musulman (CFCM) en juin 2017, un autre pour les 500 ans de la Réforme protestante en septembre et avant l’invitation de la Conférence des évêques de France le 9 avril, Emmanuel Macron était pour la première fois de son quinquennat l’invité du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), mercredi 7 mars, sous la Pyramide du Louvre.

March 7, 2018, / AFP / POOL / ludovic MARIN