Animaux de cirque : derrière les paillettes, le stress

Charlie Hebdo – 14/03/208 – Luce Lapin –
Un rapport (1)  (exhaustif) de 132 pages couleur (format A5) sur les maltraitances infligées au animaux de cirque, coécrit par Frank Schrafstetter, président de Code Animal (code-animal.com), et Céline Paterre, en collaboration avec  Julie Lasne (2), est paru en février.Photos, documents, témoignages de « repentis ». Le chapitre « Causes et évaluations du mal-être » est particulièrement poignant. « Les outils de coercition », comme l’ankus, ou pique servant à « casser le mental des éléphants« , sont nombreux « fouets, bâtons, fourches, pelles shoker électrique…« .
Les postures contre nature imposées sont clairement explicitées. On y apprend ceci : « La patte avant de l’éléphant supporte 44 % de son poids et celle arrière de 20 %. Dès lors, il est facile de comprendre les souffrances et dangers infligés par nombre de numéros de cirque contraires à leur biologie. » Le manque d’espace, le confinement, l’isolement social, amènent « les fauves à des troubles comportementaux, comme de mordre leurs barreaux au point de s’user et de se casser les dents dessus« . Intéressant : en « Annexe 4 », une liste des cirques français, avec les animaux qui y sont exploités. On compte environ 1 millier d’animaux sauvages dans les différents cirques de France.
Ne soyez pas complices de ces maltraitances ! N’emmenez-pas vos enfants voir des spectacles de cirque avec des animaux. De plus, n’étant pas dans leur élément naturel, les tigres, éléphants, lions, hippopotames, lamas, etc., ne se conduisent pas comme ils le feraient s’ils étaient en liberté, leur comportement ne reflète donc pas la réalité.
(1) disponible sur cirques-de-france.fr (7,50 euros + frais d’envoi)
(2) Éthologue de terrain étudiant la faune sauvage, chargée de l’expertise scientifique
Cela fait plus de quarante ans qu’Allain Bougrain Dubourg défend inlassablement les animaux. Les chasseurs le détestent. Ils lui ont plusieurs fois tiré dessus à coups de fusil, l’ont balancé dans des rivières… Et récemment, ­on a vu un type le poursuivre à coups de pelle. Il a plaidé la cause animale devant tous les présidents de la République, de Giscard à Macron. Mais c’est surtout sur le terrain qu’il a remporté de nombreuses victoires, depuis l’arrêt du massacre des bébés phoques à celui de la chasse à la tourterelle dans le Médoc.
Éditions Les Échappés – Paru le : 10/01/2018 / relié 13,90 €
 Ressentir, s’émouvoir, agir en fonction des événements est-il le propre de l’homme ou de l’ensemble des animaux ? L’éthologie prouve, chaque jour davantage, combien le fossé que nous avons creusé entre nous et le monde animal mérite d’être comblé au fil des découvertes. L’animal se sert de l’outil, il sait rire, tricher, établir des stratégies. Il peut faire l’amour par plaisir, témoigner de la compassion sans arrière-pensée, soigner, adopter ou se sacrifier dans l’intérêt général… En attendant, l’indifférence à son égard s’apparente à un crime contre l’humanité, tant il est évident que nous ne saurions nous passer de son existence. De nombreuses voix se sont déjà élevées pour défendre la cause animalière, mais rarement les animaux avaient pris la parole. Il fallait que le cochon raconte son périple jusqu’à notre assiette – s’il n’est pas victime de la « cloison thérapie » : jeté contre un mur à sa naissance car jugé trop faible –, que la tortue explique à ceux qui jettent des sacs en plastique dans la mer ce que c’est d’agoniser d’une occlusion intestinale, que le lévrier dise à son maître qu’il ne veut pas mourir par strangulation le jour où il aura perdu une course et son maître de l’argent… Cochon, tortue, lévrier, lapin, requin, ortolan, ils sont 16 à s’exprimer à tour de rôle.

A propos werdna01

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