OGM, mensonges et vérités – Arte mardi 10 avril

La controverse entre pro-OGM (organismes génétiquement modifiés) et anti-OGM rend le débat passionnel et parfois incompréhensible. Ce tour d’horizon mondial démêle le vrai du faux, preuves scientifiques à l’appui.

Depuis plus de vingt ans, les OGM (organismes génétiquement modifiés), en particulier les plantes, ne cessent de s’étendre sur la planète, dans le but d’améliorer les rendements de soja, maïs, coton, colza, riz, etc. Dix pays, sur les vingt-huit qui en cultivent, représentent, à eux seuls, 98 % de la superficie mondiale des cultures transgéniques – soit 11 % des terres cultivées –, essentiellement sur le continent américain, le sous-continent indien et en Chine. Aux États-Unis, où les premières plantations de soja transgénique ont été introduites en 1996, les OGM représentent environ 90 % des cultures de soja, de maïs et de coton. Selon leurs défenseurs, ils sont indispensables pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance. C’est l’argument du géant du secteur, le semencier américain Monsanto, qui produit aussi le célèbre Roundup, un herbicide total dont la substance active, le glyphosate, épargne les plantes OGM.

OGM : mensonges et vérités

Thriller politico-scientifique
Depuis leur introduction, les OGM sont aussi l’objet d’une très forte contestation. En Europe notamment, l’opinion publique, dans sa grande majorité, en refuse l’exploitation. Partout dans le monde, des citoyens s’inquiètent des risques qu’ils entraînent, non seulement pour l’environnement mais aussi pour la santé, avec notamment l’utilisation massive de pesticides résultant de l’émergence de « super insectes » et de « super mauvaises herbes » ultrarésistants. Ils dénoncent aussi l’emprise des géants des semences et des pesticides, comme Monsanto, dont l’Afrique est devenue le laboratoire à ciel ouvert. Pollué par des arguments mensongers, qui ne relèvent de la science qu’en apparence, le débat passionnel entre pro et anti-OGM empêche de démêler le vrai du faux. Tourné dans onze pays et sur quatre continents, ce documentaire s’emploie ainsi avec succès à explorer l’ensemble des enjeux liés aux plantes et animaux transgéniques, tant dans le champ de la santé que dans celui de l’environnement et de la biodiversité. Véritable thriller politico-scientifique, captivant de bout en bout, il part à la rencontre des acteurs et des témoins de l’avancée des cultures génétiquement modifiées, interrogeant ceux qui en étudient les effets dans les laboratoires, ainsi que les fabricants d’OGM, dont les portes restent le plus souvent closes.
Monsanto : trente ans d’expérimentation et de production d’OGM au Mexique
Et donc ? Sans trop déflorer les conclusions de ce film : les OGM, qui représentent plus de 10 % des terres cultivées dans le monde (environ 90 % du soja, maïs et coton américains), n’ont pas vraiment atteint les promesses affichées à l’origine. D’abord parce que les rendements sont loin d’être miraculeux. Ensuite car les mauvaises herbes et les insectes s’adaptent aux pesticides versés sur les plantes génétiquement modifiées pour leur résister, obligeant les cultivateurs à sans cesse augmenter les doses de poison… qu’in fine le consommateur ingurgite, au moins en partie. Quant à la firme Monsanto, la voilà chaudement rhabillée pour l’hiver. — Marc Belpois (Télérama)

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Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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