Etats-Unis – Iran : l’Europe de « Charlemagne Macron » doit savoir dire non à Trump – Le prix ce jeudi 10 mai

Editorial L’Opinion  08/05/2018 Jean-Dominique Merchet
S’il était besoin d’illustrer la dépendance stratégique de l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis, l’affaire iranienne en fournirait un exemple accompli.
Depuis des mois, les dirigeants du Vieux Continent, Emmanuel Macron en tête, vivaient dans l’attente – et la crainte – de la décision de Donald Trump sur le sort de l’accord sur le nucléaire iranien. Comme si les Etats-Unis pouvaient, à eux seuls, saborder tout un processus approuvé par l’Union européenne, les Nations Unies, la Russie et la Chine.
La réalité est qu’ils le peuvent, non sur un strict plan juridique, mais parce que les Européens tolèrent un principe gravement attentatoire à leur souveraineté : l’extraterritorialité du droit américain. En clair, la justice américaine est compétente dès lors qu’une transaction commerciale se fait en dollars. Cela fait peser une menace considérable sur les entreprises ou les banques qui se mettraient en contradiction avec la politique étrangère américaine, en investissant en Iran par exemple. Les entreprises européennes sont ainsi prises en otage, par un unilatéralisme qui impose sa loi au monde. Plutôt que de s’y opposer en se dotant d’instruments juridiques contraignants, les Européens tergiversent, soucieux qu’ils sont de ne jamais se fâcher avec Washington. Il n’est qu’à voir la panique qu’avaient suscitée les réserves de Donald Trump sur l’Otan pour mesurer combien on est loin d’une souveraineté européenne assumée.
Jeudi à Aix-la-Chapelle, le président Macron se verra remettre le Prix Charlemagne pour son engagement européen. Il devrait saisir l’occasion pour placer le Vieux Continent devant ses responsabilités. L’Union doit se doter des moyens de dire parfois non à l’Amérique. C’est autant une question de volonté politique que d’instruments juridiques. Courage, Charlemagne
Le Monde 9 mai 2018

« Le prix Charlemagne remis à Emmanuel Macron se révèle être un encouragement et un pari sur l’avenir »

Tribune. Jeudi 10 mai, Emmanuel Macron recevra le prix Charlemagne que les médias décrivent comme le plus prestigieux des prix européens. Cet acte symbolique illustre comment le processus d’intégration politique européenne et ses élites traditionnelles cooptent de nouveaux acteurs et intègrent le changement, que cela soit pour le circonscrire ou pour l’encourager.
Le prix international Charlemagne pour l’unité de l’Europe, créé en 1949 à l’initiative de notables d’Aix-la-Chapelle, récompense chaque année « la plus précieuse contribution à l’entente en Europe de l’Ouest ». La référence à la figure de Charlemagne et le lieu de son octroi établissent un lien symbolique entre le Saint-Empire romain germanique et le projet d’unité continentale développé après la seconde guerre mondiale. Selon sa définition officielle, le prix visait à l’origine à promouvoir « une Europe anticommuniste à forte influence catholique » et à affirmer l’appartenance de l’Allemagne à une communauté européenne réconciliée.
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Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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