Quelles options pour l’Europe face à Donald Trump ?

Le Monde 11/05/2018
Sortie de l’accord de Paris sur le climat ou des traités commerciaux, mise en place de taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, rejet de l’accord sur le nucléaire iranien et rétablissement des sanctions : en quelques mois, le président américain Donald Trump a mis à exécution plusieurs de ses promesses de campagne en dépit des demandes européennes de surseoir à de telles annonces.

Le président français entouré de responsables européens, jeudi, lors de la remise du prix Charlemagne qui promeut l’unité européenne. Martin Meissner / AP
Dans un long article intitulé « L’Europe, une nouvelle fois humiliée par Trump, bataille pour défendre ses intérêts », le New York Times juge que « les alliés des Etats-Unis ne sont pas prêts à se confronter à M. Trump, espérant pourvoir l’influencer à terme ». Si de plus en plus de voix s’élèvent pour que l’Europe prenne ses distances avec Washington, comme ce fut le cas en 2003 après l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis, « aucun gouvernement ne semble prêt à une telle rupture », poursuit l’article. Au niveau économique pourtant, la question se pose de savoir « si les Européens sauront prendre des mesures pour protéger leurs entreprises et leurs banques installées en Iran ». D’ici aux 90 à 180 jours fixés par Washington pour mettre en place les sanctions, la France va chercher à obtenir des exemptions pour certaines sociétés, rapporte le quotidien américain.
De même, la chaîne France 24 relève que les Européens se plaignent depuis longtemps du « long bras » des instances garantissant les sanctions économiques américaines. Même avant la sortie de l’accord, « les banques européennes ont évité des transactions avec l’Iran de peur de la guillotine américaine ». Ce contexte pourrait toutefois être pour l’Europe « l’occasion de chercher une réponse unie ». France 24 évoque ainsi la possible réactivation d’un texte de 1996 qui permet aux entreprises européennes de ne pas se conformer aux lois américaines en dehors des Etats-Unis.
Jeudi, dans son discours de réception du prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, le président français Emmanuel Macron a estimé que « l’Europe devait prendre son destin en mains. Ce n’est pas parce qu’un pays rompt ses promesses que nous devons changer les nôtres ». « Si nous laissons d’autres pays décider de nos politiques, alors nous ne sommes plus crédibles », a-t-il encore déclaré, selon Deutsche Welle. Dans son discours, la chancelière allemande Angela Merkel a aussi défendu une politique européenne commune forte, estimant que « l’Europe ne peut plus compter sur les Etats-Unis pour la protéger ».

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