AgoraVox le media citoyen 22/07/2018 par Nicolas Kirkitadze Etudiant en Histoire, Journaliste indépendant.
Les médias et l’opposition s’en frottent les mains : ils l’ont eu, leur Watergate. Si vous n’avez pas encore eu vent de l’ « affaire » Benalla, voici un bref résumé : lors de la manifestation mélenchonno-cégétiste du 1er mai, un jeune Insoumis est arrêté par des CRS et molesté par un homme. Le tout est filmé par des « passants » (militants ?) qui gardent cependant la vidéo secrète au lieu de la rendre publique afin d’alerter l’opinion. Ce n’est que deux mois plus tard, quelques jours après le sacre des Bleus, que ladite vidéo est publiée sur les réseaux sociaux et devient virale, donnant lieu à une affaire d’état. C’est que le tabasseur est un certain Alexandre Benalla, un proche collaborateur d’Emmanuel Macron qui lui a conféré, à seulement vingt-six ans, le poste assez obscur de « chef de cabinet adjoint ».
Le scandale est double puisque l’Élysée est directement accusé d’avoir « protégé » le jeune haut-fonctionnaire et de lui avoir infligé des sanctions jugées « trop faibles » par l’opposition : à savoir quinze jours de mise à pied et de rétention de salaire. Bref, le président Macron protégerait son entourage et il existerait en France « une justice à la main lourde pour les citoyens et une justice à la main légère pour les proches de Macron », dixit Sébastien Chenu, ex-UMP passé au FN. Même les journalistes de BFM (pourtant surnommé « TV Macron » par la fachosphère) y sont allés : « Si vous ou moi tapons quelqu’un, on finit au commissariat, et c’est normal. Mais quand c’est un proche du Président, il s’en tire à bon compte« , dénonçait ainsi l’éditorialiste Thierry Arnaud, chef du service politique de BFM TV.
Face à toutes ces réactions à l’emporte-pièce, difficile de rester serein et d’analyser l’affaire (si « affaire » il y a) de manière sereine.