Le Vif.be – 11/08/2018 –
Mohammed Ben Salman, à 32 ans, tente de changer l’image de l’Arabie saoudite. © AFP
Au moins 29 enfants ont été tués jeudi dans un raid aérien attribué à la coalition militaire menée par Ryad dans une province tenue par les rebelles Houthis dans le nord du Yémen, suscitant une vague de réprobation et des demandes d’enquête de l’ONU mais aussi des États-Unis pourtant alliés de Ryad.
La coalition soutient qu’elle visait un bus transportant des « combattants Houthis ». Sur place, des journalistes ont pu voir de nombreux enfants blessés arriver dans les hôpitaux après la frappe sur le bus.
« La guerre gagne en impopularité auprès de la communauté internationale, notamment au sein du Congrès américain », affirme à l’AFP Sigurd Neubauer, spécialiste indépendant des pays du Golfe, évoquant un conflit qui a provoqué en trois ans « la pire crise humanitaire » au monde selon l’ONU. « Ce genre d’attaque est malheureusement devenu la norme et non plus l’exception », ajoute-t-il.
La coalition a été accusée à plusieurs reprises d’avoir bombardé des civils au Yémen depuis le début, en 2015, de son intervention qui vise à rétablir le gouvernement, chassé du pouvoir par les rebelles Houthis soutenus par l’Iran. Elle a qualifié l’attaque de jeudi d' »opération militaire légitime », justifiée, selon elle, par le tir d’un missile par les rebelles la veille contre la ville saoudienne de Jizan, qui avait tué une personne. Mais face aux critiques internationales persistantes, elle a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête.
« Plus d’excuses!! », s’est ainsi indigné sur Twitter Geert Cappelaere, le directeur régional de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Est-ce que le monde a vraiment besoin de voir davantage d’enfants innocents tués pour arrêter la guerre cruelle contre les enfants au Yémen? »
« Grotesque, honteux, révoltant. Flagrant mépris du droit de la guerre dès lors qu’un bus transportant des enfants innocents devient une cible », a réagi le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland..
