Chimère – Le monde rêvé de Nicolas Hulot

L’édito de l’Opinion 29/08/2018 Nicolas Beytout
Quelle aubaine pour cette gauche en lambeaux, dispersée façon puzzle. En quittant avec fracas le gouvernement Nicolas Hulot leur a fait acte d’allégeance : il faut, a-t-il proclamé, changer de modèle économique. Pour aller où ? Il le dit dans une interview qui est parue au même instant (dans le magazine We) : pour aller vers un système où l’économie est devenue majoritairement sociale et solidaire, où l’on travaille moins de 35 heures par semaine, où, débarrassée de la chimie, l’agriculture emploie trois fois plus de salariés qu’aujourd’hui, où l’on renonce à changer de portable (« on aura stabilisé nos besoins, nos frustrations, ce besoin de possession que nous avons »). Un modèle dans lequel on s’interdira de prendre l’avion pour un week-end, où la sobriété aura remplacé la consommation. Un rêve pour la gauche alternative, et le retour au bon vieux « Club de Rome », ce courant de pensée qui, à la fin des années soixante, plaida pour un arrêt de la croissance. Pas sûr que, s’ils trouvent sympathique le ministre démissionnaire, des millions de Français veuillent cependant vivre dans ce monde-là.
Or c’est maintenant ou jamais, assure Nicolas Hulot. Et c’est là le nœud du débat. S’il est évidemment sincère dans ses convictions, l’ex-ministre a tort de jouer au tout ou rien. Car il y a une autre façon de respecter la planète et de faire évoluer nos modes de vie. Non pas par la rupture (largement idéologique), mais par la transition, ainsi que l’indiquait l’intitulé de son propre ministère. Non pas par le rejet du progrès mais par son accélération, non pas en faisant la guerre aux industries et aux services mais en leur imposant une discipline de normes et de recherche, non pas en rejetant le marché et la finance mais en s’appuyant sur la puissance de leurs leviers pour pousser l’économie à muter. Une idéologie positive, celle-là.

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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