Ne laissons plus faire n’importe quoi avec notre argent

Attac – Infolettre 20 septembre 2018 –
Le 15 septembre, 10 ans jour pour jour après la chute de Lehman Brothers, des milliers de personnes sont passées à l’action dans toute l’Europe pour rappeler la toxicité des banques et de la finance. En France, plus de 60 actions ont ciblé BNP Paribas, Crédit agricole, HSBC et Société générale.
Actions de désobéissance civile, d’éducation populaire, interpellation de décideurs politiques, conférences-débats… Les mouvements sociaux réunis au sein de la coalition « Change Finance » ont porté un message fort pour cette date symbolique : « 10 ans après la crise financière de 2008, prenons le contrôle sur la finance et notre avenir ! ».
Pourquoi ces banques ?
Parce qu’avec l’accélération des dérèglements climatiques et la menace d’une nouvelle crise financière, nous n’avons plus le luxe d’attendre. Confier son argent à BNP Paribas, Crédit agricole, HSBC ou Société générale, c’est cautionner leurs pratiques spéculatives, fermer les yeux sur leur rôle dans l’industrie de l’évasion fiscale et accepter qu’elles continuent d’investir massivement dans des énergies du passé et des projets toxiques pour les peuples et la planète.
Sortons des industries toxiques
Pétrole, charbon, évasion fiscale, nucléaire, spéculation… Aujourd’hui, notre argent ne doit plus alimenter ces industries toxiques. C’est ce à quoi nous allons nous employer dans les semaines à venir. Notre objectif : sortir des milliards d’euros des énergies fossiles et de la finance nocive et les orienter vers un pôle bancaire public écologique et solidaire placé sous contrôle citoyen.
Paru le 6 septembre 2018  / Editions Ecosociété /  288 p. / 20 €
La science est formelle: nous sommes entrés dans l’ère de l’Anthropocène, une nouvelle et dangereuse phase de l’évolution planétaire où l’action des humains est devenue la principale force géologique et qui se caractérise par une pollution généralisée, la hausse des températures du globe, la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, la montée des océans et une extinction massive des espèces. C’est littéralement à une crise du système terrestre que l’humanité fait face en cette ère géologique inédite.
Dans cet ouvrage convaincant et bien documenté, Ian Angus comble le fossé entre la science du système terrestre et le marxisme écologique. Il étudie non seulement les dernières découvertes scientifiques concernant les causes et les conséquences d’une transition vers l’Anthropocène, mais également les tendances socioéconomiques qui sous-tendent la crise. Si le statu quo perdure, le présent siècle sera marqué par une détérioration rapide de notre environnement physique, social et économique : de larges parties du globe risquent de devenir inhabitables, allant jusqu’à menacer la civilisation elle-même. L’auteur rappelle cependant avec force que la responsabilité est bien inégalement partagée au regard de l’évolution du système: loin d’être la conséquence d’une prétendue nature humaine exploitant sans vergogne les ressources de la biosphère, la crise actuelle est plutôt le fruit des dynamiques d’un système particulier sur le plan historique, le capitalisme.
Face à l’Anthropocène offre une synthèse unique de science naturelle et sociale. Il illustre comment l’inexorable pulsion du capitalisme pour la croissance, alimentée par la consommation rapide des énergies fossiles qui ont pris des millions d’années à se former, a conduit notre monde au bord de la catastrophe. Pour l’auteur, survivre à l’époque de l’Anthropocène requiert un changement social radical, où nous devrons remplacer le capitalisme fossile par une nouvelle civilisation reposant sur des fondements écosocialistes.

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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