Le JDD 23/09/2018
« Sauvons celles qui sont encore vivantes » : l’appel de 88 personnalités contre les violences conjugales
Muriel Robin, Kad Merad et Line Renaud font partie des 88 signataires de l’appel contre les violences conjugales. (Sipa)
« Tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ancien conjoint. L’an dernier, 123 ont ainsi perdu la vie. Et 225.000 autres ont été victimes de violences conjugales. Ces femmes ne sont pas des inconnues : ce sont nos mères, nos filles, nos amies, nos voisines. Le président de la République Emmanuel Macron a fait de l’égalité femmes-hommes la grande cause de son quinquennat ; et la lutte contre les violences faites aux femmes a été proclamée ‘grande cause nationale’ pour l’année 2018. Et pourtant, un silence assourdissant persiste. Il faut que cela s’arrête. Il faut que notre cri de révolte soit aussi retentissant que le déni qui règne aujourd’hui.
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Monsieur le président, agissons pour que ces femmes ne meurent plus dans l’indifférence totale, pour que nous n’ayions plus honte de ces cadavres.
« Une femme battue ne doit pas être doublement terrifiée par un autre cauchemar qui va commencer »
Les lois existent, mais leur application est inégale. Des initiatives efficaces sont développées, mais leur déploiement repose trop souvent sur l’implication de quelques-uns. Il faut donner les moyens d’agir à ceux qui prennent en charge les femmes victimes et les hommes auteurs de ces violences.
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En mettant fin à l’horreur, une femme battue ne doit pas être doublement terrifiée par un autre cauchemar qui va commencer. Lors des premiers dépôts de plainte, les victimes doivent être écoutées avec la plus grande attention. Nous demandons une formation O.B.L.I.G.A.T.O.I.R.E nationale de tous les métiers de loi (police, gendarmerie, magistrats) et un plan d’urgence pour l’hébergement des femmes.
« Il faut contraindre les hommes ‘violents’ à se soigner »