Les morts se portent de mieux en mieux

Charlie Hebdo – 24/10/2018 – Fabrice Nicolino –
Ce qui suit est l’adresse d’un clamplin qui n’est pas statisticien, académicien, épidémiologiste : moi. Je découvre les chiffres de la mortalité en France en 2017. Les gazettes, qui pensent lorsque les poules ont des dents, rapportent les communiqués officiels, en l’occurrence indispensables. Pardi ! Il faut expliquer les 606 000 morts de 2017, « chiffre record » s’il en est. Or nous ne sommes pas en guerre, or nous sommes tous en excellente santé, n’est-il pas vrai ? 
L’Insee, qui publie ce résultat, offre pour le même prix la réponse à une éventuelle inquiétude. Ouf ! La génération de l’après-guerre, profuse – les baby-boomers -, arrive  à l’âge du trépas, et par ailleurs, la grippe a été cruelle l’an passé.  Fort bien. reste une toute petite question sans réponse : l’âge moyen de la mort.
Encore selon dame Insee, les hommes sont morts à 76 ans en moyenne, et les femmes à 83 ans. Or quelque chose de mon point de vue béotien, ne tourne pas rond, car l’espérance de vie à la naissance est de 79,5 ans pour les hommes et de 85,4 ans pour les femmes. Bien sûr, dans un cas, ce sont des morts réelles et dans l’autre, des suppositions. On peut espérer que les choses allant de mieux en mieux, les Français vivront toujours plus vieux, mais n’est-on pas alors, mile excuses aux sages de l’Insee, en pleine idéologie ? 

Car en effet, ceux qui meurent aujourd’hui, nés le plus souvent avant-guerre ou au début de cette dernière, ont constitué leur cerveau et leur système nerveux central sans avoir été exposés massivement à la soupe chimique qui, pesticides compris, est désormais un bain quotidien. Prétendre, sur la foi de courbes et de calculs que les naissants de 2018 auront ce destin-là, qu’est-ce donc ? De la science ? 
Rappelons par ailleurs l’existence d’un autre indice, celui d el’Union européenne, qui est l’espérance de vie sans incapacité (EVSI). Or au mieux, en France, l’EVSI stagne depuis une quinzaine d’années. Et au pire diminue lentement. Malgré la débauche de moyens techniques et thérapeutiques. On s’en fout ? Ben pas sûr.
Lire aussi : Stop aux pesticides, nous voulons les coquelicots : l’Appel de Fabrice Nicolino

A propos werdna01

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