L’hygiène émotionnelle de la quête du sens

Alternative Santé – novembre 2018 – Naïma Bauplé –
Être satisfait dans la plupart des domaines de sa vie est associé à un moindre risque coronarien. Malheureusement, c’est aujourd’hui une condition de moins en moins partagée… Entre autres causes : au plan superficiel, l’impossibilité pour le plus grand nombre de s’épanouir au travail alors qu’il y consacre la moitié de son temps de veille et son extrême influençabilité aux modes qui le poussent à consommer et à se comparer. En découle une insatisfaction pérenne qui, en élevant plus encore le niveau de stress chronique, participe à l’accélération du cercle vicieux duquel il est quasiment impossible de s’extraire sans aide extérieure : stress > pathologie cardio-vasculaire > peur de mourir prématurément > aggravation du stress > aggravation de la pathologie cardio-vasculaire > aggravation de la peur de mourir. Et, au plan profond, la perte du sens de la vie.
Endiguer les effets destructeurs du stress
Il est évident que l’acquisition d’une hygiène émotionnelle est indispensable. Pour que l’anxiété permanente et les poussées d’angoisse n’exercent plus leurs effets mortifères, un travail sur soi avec un psychothérapeute peut être utile. Le but est de se débarrasser du manque de confiance et du manque d’estime de soi, deux poisons très largement répandus. Différentes thérapies courtes (de quelques mois à un ou deux ans) répondent à ce cahier des charges, comme l’analyse transactionnelle, l’approche centrée sur la personne, l’EMDR, la gestalt-thérapie, la sophrologie ou les thérapies cognitives et comportementales. En même temps, il est bon d’apprendre une méthode de gestion du stress au quotidien pour renforcer l’effet de la thérapie courte puis d’en prendre le relais, tels la méditation, le qi gong, le reiki, la relaxation, le taï chi, la technique de liberté émotionnelle de Gary Craig ou le yoga.

Apprendre à se (re)connaître
L’économie de marché régit aujourd’hui le mode de vie des humains. Fondée sur la flatterie de la personnalité, elle pousse à acquérir des biens et/ ou à occuper une fonction confortant l’image qu’on a de soi, cette image que l’entourage ne renvoie pas ou si peu. Mais cette course aux biens matériels est un leurre, une source de souffrances liée à une insatisfaction dont on a peu à peu oublié l’origine. Nous devenons alors ce que la société attend de nous. Notre personnalité profonde est comme un masque, au sens étymologique : dans le théâtre grec, l’acteur changeait de masque chaque fois qu’il passait d’un rôle à un autre, du triste au gai, du sincère au fourbe. Il manifestait ainsi au spectateur que l’être humain est manipulé par chaque nouvelle émotion ou pensée qui monte en lui. Homo modernus croit mener sa vie comme il l’entend – « si je veux, quand je veux » –, alors qu’en réalité, il n’est qu’une marionnette agitée par le flux changeant de ses émotions et de ses pensées.
Qui est l’être humain ?
Il y a peu encore, l’être humain se disait incarné, c’est-à-dire revêtant à la naissance un corps matériel périssable le temps de son séjour terrestre. Pour lui, il était évident qu’il tirait son origine non pas uniquement de la rencontre de ses parents, mais aussi d’un monde autre, immatériel. Il possédait une dimension spirituelle, qui fut niée par la pensée scientifique qui ne reconnaît l’existence que de ce qu’elle peut en faire la démonstration. Homo modernus est devenu un invalide du progrès technique. Il est urgent qu’il recontacte en lui l’esprit qu’il est. Il a le choix entre voies confessionnelles (gnose chrétienne, soufisme, bouddhisme, etc.) et non-confessionnelles (enseignements de R. Steiner, J. Krishnamurti, G. I. Gurdjieff, S. Aïssel…) ou tout autre pratique née de l’expérience personnelle.
Quand la peur de mourir cache la peur de vivre
Pour qui accompagne des personnes en fin de vie, l’observation suivante est des plus courantes : le mourant qui a le sentiment d’avoir eu une vie bien remplie n’exerce pas de résistance à l’approche de la mort ; à l’opposé, le mourant qui n’a pas réalisé ses rêves et nourrit des regrets ne peut s’abandonner à la mort sans mener un dernier combat perdu d’avance. Toutefois, le premier cas de figure est beaucoup plus rare que le second. La mort est appréhendée pour la majorité de l’humanité actuelle comme la fin de toute existence par. D’où l’importance de s’interroger sur le sens de sa vie. 

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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