Ras-le-bol fiscal – Gilets jaunes : trop d’impôts, c’est le bololo!

L’Opinion 14/11/2018 Olivier Auguste
Edito« Le gazole, ce n’est pas l’ensemble des revendications. C’est le pouvoir d’achat en général », prévient l’une. « Se servir de l’argent qu’on donne [à l’Etat] pour nous le redonner au final, c’est le chat qui se mord la queue », soupire l’autre. « On nous donne d’un côté des chèques énergie, quelques aides, mais c’est pour nous reprendre le double voire le triple derrière », s’agace un troisième. Toute la journée de mercredi sur les radios et les chaînes d’info, les « gilets jaunes » l’ont montré : ils ne sont plus dupes.
Plus dupes de la nature des mesures annoncées par Edouard Philippe. De l’écologie ? Allons donc, de la redistribution ! Un chèque énergie étendu aux pas-vraiment-pauvres-mais-encore-modestes ; une superprime à l’achat d’une voiture avec des critères « verts » minimalistes mais réservée aux bas revenus ; un barème fiscal amélioré pour les conducteurs de petites voitures, afin de « ne pas favoriser les ménages aisés »…
Plus dupes, surtout, que cette redistribution devient impraticable quand le pays entier subit un niveau record de taxes, impôts, contributions, cotisations et autres redevances. Prendre de la CSG au retraité pour soulager le salarié : celui-ci est aussi automobiliste soumis à la taxe carbone. Taxer le fumeur pour subventionner le bénévole associatif : c’est la même personne. Grignoter les revenus de l’épargnant pour aider la personne handicapée : le premier est le père ou le frère de la seconde…
La baisse des dépenses publiques, autorisant la baisse globale des prélèvements, est la seule issue. Faute de l’avoir intégré assez vite, le gouvernement se trouve face à des colères mêlées, sans interlocuteurs légitimes ni revendications communes. Le ras-le-bol fiscal, évoqué depuis cinq ans, s’incarne soudain en porte-parole autoproclamés, en organisateurs de manifs improvisés, en animateurs de groupes Facebook déchaînés. Sacré bololo, comme dirait le Premier ministre.

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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