Nous voulons des coquelicots : déjà près de 400 000 résistants

Le 12 septembre était publié l’Appel des coquelicots, pour l’interdiction de tous les pesticides. Faut-il vous faire un dessin ? Ces poisons sont désormais jusque dans la rosée du matin ou le cordon ombilical des nouveaux-nés. Réclamer leur interdiction, c’est demander le respect d’un droit élémentaire, celui de ne pas être empoisonné.
Ce qui s’est passé depuis septembre est fabuleux. Dès le 5 octobre, trois semaines après publication, 500 rassemblements spontanés ont eu lieu en France. Dans les villes – Paris à la traîne, hou ! – et dans une infinité de villages dont personne n’a jamais entendu parler.
Comme le mouvement appelle à se réunir chaque premier vendredi de chaque mois, et pendant deux ans, le rendez-vous suivant était le 2 novembre, en pleines vacances de la Toussaint. Y aillait-il avoir moins de monde ? Tout au contraire. 647 rassemblements ont eu lieu ce vendredi-là, et le prochain, le 7 décembre, sembla annoncer un nouveau record.  Ce qu’on a vu, c’est l’enthousiasme.
Dans tel bourg breton, c’est le notaire qui organise le rassemblement. Dans tel village perdu de l’Aveyron, c’est le marchand de fringues. Partout, vraiment partout, l’Appel semble trouver des énergies dont personne ne soupçonnait l’existence.
Ce mouvement des coquelicots, profondément politique, ne se laisse pourtant enfermer dans aucun schéma. Il n’attaque pas les paysans, mais une pratique professionnelle de certains d’entre eux : les pesticides. L’Appel va s’étendre, se répandre et embellir de mois en mois, c’est à peu près certain.  En attendant, une seule consigne : le 7 décembre, devant les mairies. Il va y avoir beaucoup de soupes chaudes, des chansons patriotiques, du vin rouge, et probablement quelques embrassades. on y sera.         Fabrice Nicolino
Appel pour l’interdiction de tous les pesticides de synthèse
Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.
Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié des papillons en vingt ans; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde !
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des actes. Nous voulons des coquelicots :

—>  l’appel

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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