Attac repeint la façade de la Caisse des Dépôts : Le LDDS ne doit plus financer la destruction du climat

Attac – 02/12/2018 –
Ce dimanche 2 décembre, jour de lancement de la COP 24, 50 militant·e·s d’Attac ont redécoré à leur manière la façade de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) à Paris. Les militant·e·s dénonçaient l’utilisation qui est faite par la CDC de l’épargne populaire, dans le cadre de la campagne nationale #PasAvecNotreArgent, à l’initiative d’Attac France et de 350.org [1].

Ils ont recouvert la façade vitrée avec du liquide noir, posé une vague noire sur le sol, déroulé une banderole « Les petits pas ça ne suffit pas » et collé des affiches dénonçant les investissements de la CDC dans des projets toxiques pour les peuples et la planète. En échos à la mobilisation pour le climat qui se prépare le 8 décembre (#ClimateAlarm) les militants ont également fait retentir « l’alarme climatique » par un concert de casseroles.
24 millions de personnes détiennent un Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS). La Caisse des Dépôts et Consignations collecte au moins 60% de la totalité de cette épargne, tandis que les banques privées peuvent en conserver jusqu’à 40% [2]. Si la CDC s’est récemment engagée à désinvestir du charbon [3], elle continue à investir dans des projets climaticides qui concourent à aggraver notre dépendance aux énergies fossiles. Pourtant placée sous le contrôle direct du Parlement, elle exerce des activités d’intérêt général pour le compte de l’État et des collectivités territoriales ainsi que des activités concurrentielles.
Pour Dominique Plihon, porte-parole d’Attac : «  la CDC est incapable de nous garantir que l’intégralité de l’épargne collectée sur les LDDS ne sert pas à financer des projets destructeurs du climat. C’est un scandale. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est explicite : pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 ° C, nous devons renoncer à explorer de nouveaux gisements de charbon, de pétrole et de gaz. »
Clémence Dubois, de 350.org complète : « Avec l’accélération des dérèglements climatiques, nous n’avons plus la possibilité d’attendre. Il est urgent d’arrêter de financer les industries fossiles pour que le carbone reste où il doit être : dans le sol. A ce jour, rien ne garantit aux épargnant·e·s que la totalité de leur épargne finance des projets contribuant effectivement à la transition énergétique ou à la réduction de l’empreinte climatique. Cela entre en totale contradiction non seulement avec l’impératif climatique, mais aussi avec le label « développement durable et solidaire » mis en avant. »
Bruno Le Maire l’a lui-même reconnu le 27 novembre, à l’occasion du Climate Finance Day, considérant qu’il y avait « un peu tromperie sur la marchandise » sur le LDDS. Le Ministre de l’économie et des finances a indiqué qu’il voulait s’assurer que l’usage de l’argent placé par les épargnants français dans les LDDS « aille exclusivement à des investissements verts ». [4]
Assez de paroles, nous voulons des actes : Attac France et 350.org demandent au gouvernement et au parlement de mettre en place une réglementation contraignante pour que cesse ce scandale financier et climatique. Pour répondre aux attentes de la très grande majorité des français·e·s, Emmanuel Macron devrait reconnaître l’échec de ses choix politiques et amorcer une profond changement de cap déclarant un état d’urgence sociale, fiscale et climatique.
Notes
[1Plus d’informations sur https://france.zerofossile.org/ldds/. La campagne a déjà recueilli plus de 15 000 soutiens via une pétition en ligne.
[2Où va l’argent du LDDS, explications en un schéma
[3La CDC annonce un désinvestissement du charbon – première victoire de la campagne Pas Avec Notre Argent
[4Assez d’incantations, nous passerons à l’action lors de la COP24
« Choisis ta banque ! » Le guide éco-citoyen des Amis de la Terre
Banques climaticides : Les banques françaises financent de plus en plus les énergies fossiles au détriment des renouvelables.  – 27 novembre 2018, par Yonne Lautre
Une nouvelle conférence internationale sur le climat s’ouvre le 3 décembre en Pologne, à Katowice. A cette occasion, deux rapports des Amis de la Terre et d’Oxfam France font le point sur les investissements des grandes banques françaises dans le secteur énergétique [1]. Leur conclusion est sans appel : BNP Paribas, la Société générale, le Crédit agricole et les autres continuent, trois ans après l’Accord de Paris, à financer massivement les énergies sales fortement émettrices de gaz à effet de serre, tandis que leur soutien aux énergies renouvelables patine. Et ce, alors même qu’il ne se passe pas un mois sans que ces mêmes grandes banques annoncent un nouvel engagement « vert » ou lancent un nouveau produit financier « décarboné ». Charbon, pétrole et gaz bien plus financés que les énergies renouvelables…

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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