Trop d’impôts, etc… Une grande concertation nationale, trois grandes orientations fiscales

L’Opinion 18/12/2018 Rémi Godeau
Elle a été l’étincelle. Elle sera l’extincteur. A l’origine de la révolte des Gilets jaunes, la fiscalité doit être au cœur du grand débat national voulu par le Président. A vrai dire, les impôts nourriront tous les échanges. Pas de transition écologique sans réflexion sur la manière de compenser la hausse – inévitable – de la taxe carbone. Pas de réorganisation de l’Etat sans réexamen des frontières et du financement des services publics. Et pas de renouveau de la citoyenneté sans reconstruction du consentement à l’impôt..
Obsession de l’ISF, fantasme égalitariste, lubies anti-entreprises… A lire les divagations charriées sur les réseaux sociaux, il apparaît urgent de fixer les trois principes de cette révolution fiscale trop longtemps ajournée. D’abord, finis rabot, bonneteau et autre bololo : une réforme de fond passe par une baisse générale des prélèvements obligatoires. Hors de contrôle, ils ont dépassé la barre des 1 000 milliards d’euros, soit 45 % de la richesse produite, alors même que les Français n’ont jamais autant craint la faillite de leur «modèle» social. Et puis modernisation doit rimer avec simplification. Fruit d’années de clientélisme, d’irresponsabilité et de lâchetés, le système fiscal français doit redevenir compréhensible par tous et prévisible. Sauf à plonger le pays dans des jacqueries permanentes.
Enfin, la logique du «toujours plus» a vécu ; il est temps de se soucier d’efficacité. Arrêtons de demander tout et son contraire à une fiscalité instrumentalisée au nom de la morale, de la justice ou de la croissance et qui alimente in fine la jalousie sociale, l’aboulie et le chômage de masse. Base large et taux bas, l’impôt doit au premier chef assurer le bon fonctionnement de l’Etat. Une condition sine qua non pour que s’engage l’acte I d’une démocratie revigorée.

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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