Vercors : les chasseurs chassés

Charlie Hebdo – 30/01/2019 – Luce Lapin –

En novembre dernier, je vous parlais des réserves de la vie sauvage de l’Aspas, Association pour la protection des animaux sauvages. Je vous encourageais, jusqu’au 15 décembre, à « faire la nique aux chasseurs » – et aussi à Laurent Wauquiez , à Xavier Bertrand, sans oublier… le président le République, Emmanuel Macron, premier soutien des fusils –  en participant au projet de l’Aspas d’acquérir 500 ha d’une forêt dans le Vercors, « où la nature est intégralement libérée de toute exploitation« .

Bonne nouvelle : la prolongation, jusqu’au 30 juin de la collecte (5,10, 20 euros ou plus, selon vos possibilités) des fonds nécessaires. Pour indication, un don de 30 euros (déductible de vos impôts 2019 à hauteur de 66 %) permet de préserver une part de vie sauvage de 200 m2. Parallèlement, comme l’explique Marc Giraud, naturaliste de terrain, journaliste, écrivain et porte-parole de l’association : « L’Aspas propose aussi (sans limite dans le temps) aux particuliers d’interdire ses terrains à la chasse avec ses refuges. Plus de 700 refuges pour animaux ont ainsi été créés par des adhérents, ce qui représente encore des milliers d’hectares ! Obligée par l’Europe de reconnaître le droit d’objection à la chasse, la France a permis d’interdire la chasse chez soi, mais a rendu les démarches administratives compliquées. L’aspas propose son soutien«  (https://www.aspas-nature.org/agir/interdire-la-chasse-chez-soi).

Bien-être animal », une expression devenue courante (pour ne pas dire à la mode), qui englobe tout et un peu n’importe quoiet dont la déculpabilisation des industriels, des éleveurs, des consommateurs paraît être le principal intérêt. Ce « bien-être » ne semble pas la préoccupation des neuf chaînes de restauration rapide – « Burger King, Pizza de Domino, Domino’s Inc., KFC, McDonald’s, Nando’s, Pizza Hut, Starbucks et Subway » – épinglés par Welfarm (Protection mondiale des animaux de ferme), car insensibles aux « 800 millions de poulets de chair élevés et abattus en France chaque année », dont « 83 % ont passé toute leur vie confinés dans des bâtiments surpeuplés ». Aujourd’hui,  ces oiseaux atteignent leur poids, qui détermine leur abattage, deux fois plus vite qu’il y a trente ans, du fait d’une sélection génétique et d’une alimentation enrichie. Leurs muscles grossissent plus rapidement, certes, mais la structure des pattes, qui se déforment sous le poids surdimensionné du corps, le cœur et les poumons ne suivent pas la même croissance. La courte vie (abattus à 40 jours: espérance de vie : huit ans^de ces « monstres sur pattes » n’est que souffrance…

 

 (1) Lire : Vercors : des écolos veulent chasser les chasseurs ( Siné Mensuel – janvier 2019)

Pour faire un don : https//www.aspas-nature.org/slider/soutenez-projet-vercors-vie-sauvage/  ou écrivez à Aspas, BP 505 Crest Cedex (tél. 04 75 25 10 00). Indiquez « Vercors » au dos du chèque.