Le Vif.be – 30/04/2019 – Caroline Lallemand –
Le compte Instagram « Sucrez vos Fraises » met en scène des produits de notre alimentation quotidienne pour révéler leur dose potentiellement élevée de sucre. Le verdict est parfois surprenant.
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Le sucre, une véritable drogue dure ? C’est bien l’avis du neuroscientifique français Serge Ahmed qui étudie ses effets depuis plus de 20 ans. Le sucre agit ainsi comme une drogue en activant les circuits liés au plaisir dans le cerveau, ce qui en fait un vrai danger de santé publique. Le diabète concerne 300 millions de personnes dans le monde, 440 millions en 2030, selon les prévisions, alertait récemment le scientifique dans le journal Le Soir.
L’OMS recommande 25 grammes de sucre au quotidien, 50 au maximum, ce qui représente seulement 6 cuillères à café environ. Un quota (très) rapidement atteint, car le sucre se trouve partout et peut se cacher dans des aliments dont on ne soupçonnerait pas qu’ils en contiennent ne fut-ce qu’un gramme. L’OMS avertit que la plupart des sucres consommés aujourd’hui sont « dissimulés » dans des aliments transformés qui ne sont généralement pas considérés comme sucrés. Les lignes directrices de l’OMS ne concernent ni les sucres présents dans les fruits et les légumes frais ni ceux naturellement présents dans le lait car il n’existe pas de données montrant qu’ils ont des effets nocifs.
Il est bien difficile d’y échapper, confirme Serge Ahmed: « 75 % des produits vendus en grande surface contiennent des sucres ajoutés. Même dans le jambon, les sauces, les soupes ou le saucisson, il y en a. Les industriels ont compris que le sucre est associé à un processus de conditionnement qui a un impact sur leurs ventes. »
Le niveau de dépendance au sucre varie en fonction des individus. Aux USA, 25 millions de personnes sont accros. « On peut vraiment parler d’addiction au sucre dans le sens où il peut s’agir d’un trouble du comportement dès lors qu’il y a perte de contrôle sur la consommation avec des conséquences négatives sur la santé physique ou mentale. Le sucre remplit ces conditions « , explique le neuroscientifique
25 grammes par jour
En ajoutant du sucre dans tous les aliments, particulièrement dans les plats préparés, l’industrie agroalimentaire porte ainsi une grande part de responsabilité dans ce danger sanitaire.

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