Fini les directeurs d’écoles ?

L’âge de faire / journal alternatif – avril 2019 /actualités  – L. G. –
La loi intitulée « École de confiance » prévoit de placer des écoles sous l’autorité du collège de leur secteur. Une mesure imposée d’en haut, qui pourrait redessiner profondément les paysage éducatif. 
« Établissements publics de savoirs fondamentaux » : c’est le nom donné aux regroupements qui pourraient bientôt réunir un collège et une ou plusieurs écoles du même secteur, si la loi baptisée « École de la confiance » est adoptée en l’état. Le discours officiel prétend que cette nouveauté apportera un « soutien administratif aux écoles rurales« , et plus de « continuité pédagogique » avec le collège. Mais il y a tout lieu de craindre qu’il s’agit de l’une des dernières trouvailles pour fragiliser l’éducation publique., faire des économies et mettre les enseignants au pas. 
Après avis du recteur, ces regroupements pourront être créés par arrêté du préfet et seront sous l’autorité du principal du collège, qui aura un adjoint chargé de l’élémentaire – tous deux ayant un profil de personnel de direction et non d’enseignant. Quid des directrices et directeurs d’écoles, ces enseignant-es qui assurent au plus près le fonctionnement quotidien, les relations avec les parents, la gestion d’éventuels problèmes, et ont du temps de décharge (souvent insuffisant) pour le faire ? 
Introduite dans le texte en commission des lois sur une proposition de la députée Cécile Rilhac (LREM), cette mesure n’a pas été discutée avec les syndicats enseignants ni les associations de parents d’élèves. Dans un courrier commun, quatre syndicats et la FCPE (Fédération de conseils de parents d’élèves) demandent aux député-es de retirer cet amendement qui généralise une expérimentation mise en place  sure certains territoires sans prendre le temps d’en tirer le bilan, et court-circuite les concertations en cours. Une « vision hiérarchique et technocratique » du système scolaire, dénonce la CFDT. Le Snuipp-FSU craint quant à lui que ces regroupements facilitent les fermetures de classes et d’écoles. 
Des courriers à envoyer aux parlementaires
Votée en février par les député-es, la loi Blanquer est examinée jusqu’à mi-mai par le Sénat, avant de repasser par l’Assemblée nationale. Le regroupement des écoles et collèges est loin d’être la seule mesure inquiétante prévue par le texte : restriction de la liberté d’expression des enseignant-es, obligation pour les communes de financer les écoles maternelles privées… Les sites départementaux du syndiat Snuipp proposent des modèles de courrier à envoyer aux parlementaires.

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