Incendie Paris – Des chefs d’Etat africains pleurent Notre-Dame mais restent insensibles aux malheurs de leur pays

Le Monde 18/04/2019 Par Matteo Maillard, Josiane Kouagheu, Adrien Barbier, Morgane Le Cam, Sophie Douce et Lilia Blaise
Cameroun, Sénégal, Mali, Mozambique : des citoyens se sont agacés de la compassion de leurs dirigeants alors que le continent ne manque pas de drames humains.

Notre-Dame de Paris au matin du 17 avril 2019, après le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale dans la nuit du 15 avril. Philippe Wojazer/REUTERS
Les images ont franchi les mers. Celle d’une flèche qui tombe sous les flammes, celle des nuages de fumées qui flottent au-dessus d’un édifice huit fois centenaire. L’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril, continue de créer une onde de choc, en Afrique aussi.
Au Mali, ce sujet est même arrivé en première position dans le discours à la nation, prononcé mardi soir par le président Ibrahim Bouboucar Keïta (IBK). « Avant d’aller plus en avant, j’aimerais inviter tous nos compatriotes à se joindre à la douleur de la communauté chrétienne qui pleure Notre-Dame de Paris », a déclaré le chef de l’Etat de ce pays où plus 95 % de la population est musulmane. « Le joyau ravagé par le feu avait su traverser le temps, ouvrir les bras au monde entier. Aujourd’hui, il n’appartient plus à une confession. Il est un trésor mondial, un patrimoine de l’humanité et l’humanité saura le restaurer, comme elle le fit hier avec les monuments de Tombouctou, démolis dans un passé récent par la folie destructrice de ceux-là qui ne rendirent pas ce faisant un quelconque service à notre islam vénéré », a-t-il précisé. Et ses mots forts font écho à d’autres, ailleurs, en Afrique francophone.

Lire

« Génie créateur »
« Parabole de la reconstruction »
Matteo Maillard (Dakar, correspondance) , Josiane Kouagheu (Douala, correspondance) , Adrien Barbier (Johannesburg, correspondance) , Morgane Le Cam (Ouagadougou, correspondance) , Sophie Douce (Ouagadougou, correspondance) et Lilia Blaise (Tunis, correspondance)

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
Cet article, publié dans Afrique, Débats Idées Points de vue, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.