Parlement européen : les raisons du déclin français

L’Opinion 09/05/2019 Isabelle Marchais , à Bruxelles Ludovic Vigogne
A peine un tiers des 74 députés européens tricolores devrait retrouver leur siège. Une très faible proportion, alors que les Français peinent déjà à peser à Strasbourg, à cause de leur stratégie de groupes et du poids de l’extrême droite
Les faits – Les dirigeants des Vingt-Sept se retrouvent ce jeudi à Sibiu (Roumanie) pour un Sommet informel destiné à lancer les travaux sur l’agenda stratégique européen des cinq prochaines années. Il y sera aussi question des nominations à la tête des grandes institutions, à commencer par la présidence de la Commission. L’occasion pour Emmanuel Macron de pousser ses pions, alors que les élections du mois de mai pourraient se traduire par un nouveau recul de l’influence française, lié notamment au faible taux d’eurodéputés sortants sur les listes.
Dans les états-majors, on n’a que ce mot à la bouche : influence. « Si nous avons choisi Nathalie Loiseau comme tête de liste, c’est parce qu’une des thématiques de la campagne sera le retour de la France politique en Europe. Qui va occuper les postes clés ? Qui va réussir à être influent ? Dans ce contexte, une ancienne ministre des Affaires européennes, cela compte », affirme-t-on siège de La République en marche. « Nous voulons une France influente sur la scène européenne », assène Laurent Wauquiez lors des meetings qu’il enchaîne. Le président des Républicains martèle cet argument pour mieux cibler le camp macroniste : « Eh bien à Bruxelles, au Parlement européen de Strasbourg, il y a uniquement deux groupes politiques qui comptent  le groupe socialiste et le PPE [Parti populaire européen]. Emmanuel Macron n’envisage de siéger ni dans l’un, ni dans l’autre. Pour servir ses petites ambitions, il a prévu de créer son propre groupe qui serait vraisemblablement un des plus petits groupes parlementaires européens. »
Au regard de la composition des listes concourant aux élections européennes du 26 mai, l’influence française risque malgré tout de ne pas sortir renforcée de cette élection. Sur les 74 députés européens français sortants, 34 seulement sont candidats à un nouveau mandat. C’est une proportion très faible. Il serait même plus juste de parler de 31 eurodéputés sortants. Trois d’entre eux ne sont là que pour le symbole et figurent en dernière ou avant dernière place, où ils n’ont évidemment aucune chance d’être élus. Il s’agit d’Eva Joly sur la liste EELV, Michel Dantin sur la liste LR et Edouard Martin sur la liste PS-Place publique. C’est sur la liste des Républicains que l’on compte le plus de sortants : neuf au total. Ils sont sept sur la liste du Rassemblement national, quatre sur la liste Europe Ecologie-Les Verts, trois sur les listes PS-Place publique et Génération.s, deux sur les listes macroniste, de La France insoumise, du parti communiste ainsi que des Patriotes. Sur les 24 autres listes en lice ne figure aucun sortant.
A l’arrivée, à peine un tiers environ des 74 députés français sortants devraient retrouver leur siège au Parlement européen. Si l’on s’en tient aux sondages actuels et aux places sur les listes, 18 sont à peu près certains d’être réélus. Pour les sortants en lice sur les listes PS-Place publique, PC, Les Patriotes, Génération.s, c’est la plus grande incertitude : selon les dernières enquêtes d’opinion, elles ne sont pas certaines d’atteindre le seuil des 5 % nécessaires pour décrocher des élus. D’autres eurodéputés occupent des places qui leur garantissent d’ores et déjà de ne pas retrouver leur poste le 26 mai. C’est le cas de Mylène Troszczynski, en 28e position sur la liste RN, et de Karine Gloanec Maurin, 14sur la liste PS-Place publique. Seules deux listes ont fait le choix d’avoir à leur tête un député sortant : : Yannick Jadot pour le
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