Fake news : la menace pressante de la désinformation et comment nous en protéger

Avaaz – lettre du 22/05/2019 –
Chères amies, chers amis,
Dans quelques jours, l’extrême droite pourrait détourner les élections européennes et remplir le Parlement européen de députés racistes, intolérants et climato-sceptiques.
Ces partis semblent sortis de nulle part, et se retrouvent aujourd’hui en tête des sondages dans certains pays de l’UE! Quelle est donc leur botte secrète ?
La désinformation.
À quelques jours des élections européennes, l’Europe est noyée sous des flots de désinformation, comme la prétendue reconstruction de Notre-Dame avec un minaret, ou la rumeur selon laquelle des gangs de migrants attaqueraient la police! Depuis des mois, notre équipe a enquêté sur ce tsunami de fausses informations en Europe et découvert une réalité sidérante: les contenus provenant de ces réseaux de désinformation ont été visionnés des centaines de millions de fois, sinon des milliards !
Les études montrent les unes après les autres que personne n’est à l’abri de ces mensonges toxiques, mais plus nous serons avertis du danger, plus nous serons à même de nous en protéger. Avant les élections, Avaaz a préparé un briefing pour aider les Européens à déjouer les pièges de la désinformation. Découvrez-le dès maintenant et partagez-le largement.
5 choses à savoir sur la désinformation
1. Elle se nourrit de notre peur et se répand vite.
Les humains sont formatés pour retenir davantage les informations négatives que positives: c’est ainsi que nous apprenons. Les colporteurs de désinformation le savent et jouent avec nos émotions profondes, ce qui nous rend bien plus enclins à les partager sur les réseaux sociaux — et elles se diffusent ainsi six fois plus vite que les faits avérés
2. Elle pullule sur les réseaux sociaux et touche des millions de personnes.
Plus nous passons de temps sur les réseaux sociaux, plus les géants du net gagnent d’argent. Ils savent que les contenus choquants ou extrêmes attirent notre attention, alors ils programment leurs plateformes pour les promouvoir. Et ils touchent des millions de personnes. Les plus grands journaux se vendent à un million d’exemplaires, tandis que les informations partagées sur Facebook atteignent plus d’un MILLIARD de personnes par jour.
3. Elle est utilisée comme une arme contre nous.
Du Brésil à la Chine, les dirigeants autoritaires se servent de la désinformation comme d’une arme: c’est la dernier arsenal au service de la stratégie classique qui vise à diviser pour mieux pour régner. Mais c’est la Russie qui en use le plus — ses immenses « fermes à trolls » emploient des légions de personnes pour créer des millions de faux comptes et répandre de la désinformation. Et RT, la vitrine de la propagande russe, fait partie des chaînes YouTube les plus suivies avec environ 2 milliards de vues!
4. Elle tue, et empoisonne les démocraties.
La désinformation a incité des individus à se faire justice eux-mêmes en Inde et au Brésil, et alimenté une violente épuration ethnique en Birmanie. Elle empoisonne aussi notre vie politique: les fausses informations ont contribué au Brexit, et aux élections de Bolsonaro et de Trump. Et elle détruit notre confiance en nos principaux médias, nos institutions démocratiques, nos dirigeants, créant le terreau parfait pour l’arrivée au pouvoir de « leaders à poigne » anti-système. À cause de la désinformation, les réseaux sociaux sont devenus une menace pour la démocratie.
5. Personne n’est à l’abri.
Des personnes de chaque bord politique sont micro-ciblées dans le cadre d’une stratégie visant à polariser et éroder les sociétés. Aux États-Unis, l’armée des trolls russes a créé une fausse page d’activistes noirs américains qui a attiré plus d’abonnés que le site officiel du mouvement Black Lives Matter! Nous pensons ne jamais nous laisser berner, mais les études montrent que même les plus instruits d’entre nous ont tendance à croire les fausses informations, et les personnes âgées sont plus enclines à les partager.
La désinformation véhicule la méfiance, la peur et le mensonge. Mais plus nous serons au courant, plus nous pourrons l’empêcher — partagez ce briefing avec vos amis et vos familles pour les informer de cette menace. Et poursuivez votre lecture pour apprendre comment vous protéger !
5 manières de se protéger de la désinformation
1. Si vous voyez quelque chose, dites-le!
Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur Internet. Vous voyez une publication Facebook contenant des informations choquantes sur un candidat politique? N’y croyez pas! Vérifiez les faits grâce à des sources d’information fiables; et si vous pensez avoir trouvé un contenu fallacieux, envoyez-le nous ici.
2. Continuez à soutenir le véritable journalisme.
La plupart des médias traditionnels sont régis par des règles et une éthique qui les rendent bien plus dignes de confiance que d’illustres inconnus en ligne. Ils ne sont pas parfaits, mais ils vérifient les faits publiés et on peut leur demander des comptes! S’abonner à un journal de qualité, reflet d’un vrai travail de journalisme, est l’un des gestes les plus déterminants qu’un citoyen puisse faire aujourd’hui.
3. Rejoignez la campagne pour nettoyer les réseaux sociaux.
Avaaz a un plan simple et efficace pour inciter les géants d’Internet à endiguer l’épidémie de désinformation sur les réseaux sociaux en publiant des rectificatifs factuels réalisés par des sources indépendantes en cas de fake news, alors, rejoignez la campagne!
4. Ne renoncez pas à la démocratie!
Le but des armées de trolls est de créer un tel climat de méfiance envers la démocratie que les citoyens ordinaires s’en détachent. Ensuite, les extrémistes fanatiques peuvent prendre le pouvoir. Nous devons continuer à nous rendre aux urnes et voter, inciter nos amis et nos familles à faire de même, et mettre nos élus devant leurs responsabilités.
5. Choisissez d’avoir foi en l’humanité.
La désinformation s’attaque à nos peurs les plus profondes, se nourrissant de notre tendance naturelle au négatif tout en faisant ressortir nos penchants irascibles et cyniques. Mais si nous arrivons à dialoguer avec ceux qui ne pensent pas comme nous, avec empathie, sagesse et une oreille attentive, nous pourrons échanger malgré nos différences. Nous avons plus en commun que ce que nos peurs nous laissent penser. Si nous y croyons, des choses extraordinaires peuvent se produire.
Des droits humains à la démocratie, notre civilisation est à de nombreux égards la plus aboutie de l’histoire de l’Humanité. Nous sommes en bonne voie pour mettre un terme à la pauvreté d’ici une génération et sur le point de réussir à scolariser tous les enfants. Et cela grâce à la démocratie, à de grands journalistes, à des dirigeants responsables et à nos propres concitoyens. Mais les forces diffusant la désinformation sont puissantes et menacent de tout détruire. Ne les laissons pas gagner en abandonnant tout espoir!
Avec espoir et confiance, Ricken, Iain, Nell, Risalat, Sarah et toute l’équipe d’Avaaz
P.S: Quel est le vrai visage de la désinformation? Découvrez ces trois exemples aussi concrets que terrifiants!
Quand la désinformation alimente un génocide!
Des mensonges haineux sur la minorité Rohingya en Birmanie sont devenus viraux en ligne. De fausses accusations de cannibalisme (comme ci-dessus) ont été utilisées par l’armée et des groupes anti-musulmans pour justifier l’épuration ethnique. Des milliers de familles Rohingya ont été massacrées, des femmes violées et des maisons incendiées, amenant des hauts responsables des Nations Unies à déclarer un génocide.
Quand les fausses informations sont utilisées pour cibler des groupes entiers, comme les migrants
Près de 10 millions de personnes ont vu cette vidéo de migrants détruisant une voiture de police. Le problème? Elle est entièrement fausse — il s’agit en fait d’un film, et la supercherie a été dévoilée il y a des années. Cela n’a pas empêché des groupes d’extrême droite en Italie et dans toute l’Europe de la partager à nouveau, il y a quelques semaines à peine — et Facebook n’a rien fait tandis que celle-ci devenait virale, alimentant la suspicion, l’hostilité et même la haine des migrants.
Quand la désinformation sert à polariser et attiser la peur et la colère
En France, des gens ont partagé une lettre de l’acteur français Gérard Lanvin plus de 251 000 fois, dans laquelle celui-ci critique le président Emmanuel Macron et son gouvernement. Le seul problème? Elle était entièrement fausse, et l’acteur lui-même a déclaré qu’il était victime d’usurpation d’identité. Voilà comment la désinformation peut contribuer à éveiller la méfiance envers les gouvernements et constituer une menace pour la démocratie.
Avaaz – qui signifie “voix” dans plusieurs langues d’Asie, du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est – a été lancé en janvier 2007 avec une mission démocratique simple: fédérer les citoyen(ne)s de toutes les nations pour réduire l’écart entre le monde que nous avons et le monde voulu par le plus grand nombre et partout.
Avaaz offre à des millions de personnes venues de tous les horizons la possibilité d’agir sur les questions internationales les plus urgentes, de la pauvreté à la crise au Moyen-Orient et au changement climatique. Notre modèle de mobilisation par internet permet à des milliers d’efforts individuels, aussi petits soient-ils, de se combiner rapidement pour devenir une puissante force collective. (Pour en savoir plus sur nos résultats, consultez la page des temps forts.)
Active dans 14 langues et animée par une équipe professionnelle présente sur cinq continents et des bénévoles partout dans le monde, la communauté Avaaz agit — en signant des pétitions, en finançant des encarts dans les médias, en envoyant des messages et des appels téléphoniques aux dirigeants, en organisant des manifestations et des événements — pour faire en sorte que l’opinion et les valeurs des citoyens du monde influent sur les décisions qui nous concernent tous.

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Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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