COMMUNIQUE DE PRESSE – Lundi 19 août 2019
Le Golfe de Gascogne, ses paysages époustouflants, sa gastronomie et ses eaux… qui ne sentent plus l’océan. Ici l’atmosphère iodée, caractéristique d’un océan en bonne santé, a tout simplement disparu et pourrait progressivement laisser place à une « zone morte ». En cause, une pollution aux détergents pétrochimiques invisible mais redoutable. C’est dans ce cadre inquiétant que se réuniront du 24 au 26 août prochains, à Biarritz, les chefs d’Etat du G7 dans le but de s’accorder sur des solutions concrètes pour protéger la planète. Et s’ils commençaient par tourner les yeux vers le Golfe de Gascogne ? La SEPANSO et France Nature Environnement lèvent le voile sur une problématique identifiée mais ignorée depuis plus de 20 ans.
Le Golfe de Gascogne, bientôt « zone morte » de l’océan Atlantique ?
Les « zones mortes », ces eaux contenant très peu d’oxygène et où la faune marine se fait rare, gagnent de plus en plus de terrain. En 2008, on en dénombrait déjà plus de 400[1] sur l’ensemble la planète, réparties sur 245 000 km2. A l’origine de ce phénomène, plusieurs facteurs dont le réchauffement climatique, les engrais et pesticides utilisés en agriculture, mais aussi d’autres produits chimiques.
Dans le Golfe de Gascogne, ces derniers s’accumulent au point que l’atmosphère iodée naturelle, tant vivifiante, caractéristique d’un océan en bonne santé, a disparu. Les eaux ne sentent donc plus l’océan et sont devenues grasses. A la différence d’une marée noire, la pollution chimique à l’origine du problème est invisible… par mer calme. Pourtant, dès que la mer s’agite, des mousses brunâtres apparaissent, remplaçant l’écume naturelle. Enfin, les embruns chargés de ces polluants ont un effet décapant sur certains végétaux tels que les pins maritimes. Pour preuve, les pins « brûlés » de l’Hôtel du Palais à Biarritz. Cela génère une grande inquiétude pour les pêcheurs et les citoyens conscients : quel peut en être l’impact sanitaire ? Les analyses des prélèvements de mousses réalisés par la SEPANSO durant ces périodes, de Biscarrosse à la Côte Basque, confirment cette pollution.
Un cocktail chimique qui ravage le Golfe de Gascogne
A l’origine de cette pollution, un « cocktail chimique » composé notamment de détergents pétrochimiques, entre autres micropolluants, qui ne sont presque jamais traités par les stations de traitement des eaux usées. On retrouve ces détergents pétrochimiques dans les lessives, notamment. Pire, lors d’épisodes pluvieux, des débordements directs de stations d’épuration s’ajoutent à la pollution globale qui finit dans le Golfe de Gascogne.
L’eau du Golfe de Gascogne, impropre à la baignade ? Difficile à dire, puisque ce cocktail chimique n’est toujours pas pris en compte dans la mesure de la qualité des eaux de baignade. A l’heure actuelle, seule la bactériologie est suivie. La SEPANSO sonne pourtant l’alarme depuis 1998 auprès du District Bayonne Anglet Biarritz, date de l’appel du collectif de 60 scientifiques « pour des détergents sans danger pour l’environnement ». Les pays membres du G7 prendront-ils enfin les décisions tant attendues ?

Vue de Biarritz – France, Aquitaine