Les résidences seniors ne veulent pas rendre leurs services

Le Canard enchaîné – 28/08/2019 – Dominique Simonnot –
Une vingtaine de personnes âgées – voire très âgées – ont porté plainte, le 1er juillet, auprès du procureur à Paris pour faux et abus de faiblesse. En cause ?Le traitement cruel dont elles estiment être victimes de la part du conseil syndical de leur copropriété. 
Vieux et pas cons
Conçues dans l’enthousiasme à la fin des années 70, ces résidences dites « autonomes » sont gérées en interne et n’appartiennent à aucun groupe. Réservées à des clients plutôt aisés, elles offrent un service de soins infirmiers, de restauration, d’animation et de gardiennage. Des charges élevés (750 euros par mois) contre un prix d’achat très bas…
Un couple se dispute© Photographee eu – Fotolia.com
« Différents copropriétaires œuvrent à supprimer les services afin de faire baisser les charges « et » de disposer de biens immobiliers dont la valeur s’alignerait sur le prix du marché« , déplore Victor Zagury, l’avocat des résidents. 
Ce genre de problème a atteint pas mal de ces établissements. Parfois, tout s’est arrangé – après une lutte victorieuse des « vieux ». Souvent, ces derniers n’avaient plus qu’à partir. En dix ans, 20 de ces résidences ont disparu. Depuis le début de l’année, trois ont quitté le réseau. Vice-présidente de l’Association nationale des copropriétés de services, qui en regroupe 30, Christine Milon en dirige une à Tours avec 40 salariés pour 200 résidents. Elle reconnaît, avec ironie, « une fragilité à toute épreuve de ces résidences, bouffées par les groupes ou par des copropriétaires qui veulent faire du fric« , et en veut beaucoup « au gouvernement, qui s’en lave les mains aussi. C’est déplorable, dit-elle, vu les grosses perturbations subies par nos aînés lors de toutes ces procédures« . Les vieux ne seraient-ils pas une « grande cause nationale » ?   
Ni ouïe ni non 
A la résidence Arcadie, la suppression des services a été votée en septembre, au terme d’une assemblée générale longue de huit heures, « dans le brouhaha » et « la plus grande confusion« , « rendant impossible la compréhension par les résidents âgée de la teneur des discussions » Une cacophonie « délibérée« , assène l’avocat, décrivant des résidents de plus de 80 ans « réduits au silence du fait de leur vulnérabilité et de leur incapacité à s’opposer aux transformations qui leur sont imposées« .
A preuve la suppression du service paramédical et du restaurant commun, qui n’avaient pas obtenu la majorité des deux tiers requise pour tout changement au règlement de copropriété. « Une falsification manifeste, le PV déformant gravement la réalité du vote« , accusent les plaignants. Autre point litigieux : « le maintien de la plus grande opacité s’agissant des finances de la résidence« . 
Interrogé par « Le Canard », les conseil syndical balaie ces critiques et met, au contraire, en avant sa constante volonté de faire au mieux pour les anciens et d’assainir une copropriété au bord du gouffre. Témoins ces boutons de vote électroniques et ces casques auditifs spécialement distribués lors de l’AG litigieuse afin que chacun comprenne et vote bien…
Pour les micros, ils attendent d’avoir la parole ?
Lire aussi  : Résidence seniors : ces propriétaires écrasés par les charges – Cbanque – 17/06/2019 –

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
Cet article, publié dans Social, est tagué . Ajoutez ce permalien à vos favoris.