– Genève, vendredi 30 octobre 2020 par Philippe Robert
La Pleine Lune du Scorpion évoque l’énergie du Rayon 4, présenté comme le Rayon de l’Harmonie par le conflit, mais aussi de la Beauté et de l’Art ; mais il est dit dans un « Traité sur les sept Rayons » que ce quatrième Rayon a de nombreux noms, en voici un qui retient notre attention : « Le Correcteur de la Forme ».
Il peut paraître déconcertant d’associer un Rayon d’Art au signe du Scorpion, étant donné que les influences de ce signe, sont synonymes d’épreuves, voir d’incarnation difficile, où la souffrance peut occuper une certaine place.
Lorsque nous évoquons l’art, nous pensons d’emblée à des tableaux de Maîtres, représentant des paysages charmant le regard. Mais si nous approfondissons un peu la beauté sous ses différentes formes, nous retrouvons l’humanité en expression émotionnelle, et là, c’est le siège d’une créativité susceptible d’exprimer le ressenti des natifs du Scorpion.
On dit que l’Art est un vecteur de l’émotionnel et certaines personnes nées sous les influences de ce signe, expriment un émotionnel difficilement canalisé.
Mais essayons de voir comment ces Energies sont à même de nous ciseler, de nous faire passer entre le marteau et l’enclume pour « Corriger la Forme ».
Ouvrons plus particulièrement cette réflexion avec cette pensée : « Tandis que les beaux-arts sont généralement appréciés pour leur beauté intrinsèque, leur harmonie des couleurs et des proportions, le processus consistant à les créer, comme pour n’importe quel art, implique nécessairement un conflit, car le désir de créer quelque chose de qualité, rencontre toujours la résistance du monde objectif. C’est ici que la valeur pédagogique de l’art entre en jeu, lorsque l’artiste considère le sens de la création désirée en termes de valeur sociale, et de ce qui est possible en réalité. De telles délibérations relient consciemment les mondes de la signification et des apparences, en créant ainsi un point de tension entre eux. C’est le moment de transformation dans lequel, le désir du créateur et la résistance du moyen d’expression se réconcilient. L’harmonie émerge du conflit et la création se poursuit. » Essayons d’illustrer ce qui vient d’être proposé ici par un exemple pratique. Dans la profession de la gravure, l’artisan va entrer en relation avec la matière. Elle peut être noble comme de l’or ou de « moins grande valeur » avec du cuivre ou même de l’argent. Pour cela, il va employer un outil qu’il a préparé de ses mains pour lui donner une forme et un poli adaptés au travail à accomplir. Il y a ensuite une idée qui est reportée sur le métal par le dessin, puis, le graveur prend son burin en main ; il a préalablement apaisé toute forme d’excitation en lui, qui soit susceptible de faire trembler cette main et il va se concentrer intensément pour imprimer à l’outil, un échange harmonieux entre la pression qu’il donne et la résistance de la matière. S’il tenait un pinceau, cette résistance serait tellement moindre, qu’il devrait la compenser par un rythme plus rapide, mais ici, un métal comme l’or, réagit par une résistance ou une sorte d’opposition à la pression de l’outil.
De l’échange entre les deux, soit pression et résistance, le burin peut entamer la matière. Le poli de l’outil restitue ensuite l’éclat du trait gravé en profondeur et largeur progressive, conformément à la direction donnée par la main. Puis le rythme entre en scène, lorsque de nombreux coups de burin sont donnés pour suggérer un volume, un relief !
Il y a là, une harmonie qui se dégage de l’ensemble pour donner à l’œuvre en cours, l’élégance attendue d’elle. Il y a dans ce que nous venons de voir, un échange, une sorte de dialogue silencieux entre le graveur et la matière. Silencieux parce que « concentré ». Dialogue enfin dans ce qui apparaît entre le conflit ou résistance de la matière et une forme de contrainte intentionnelle exercée sur elle. Au bout du compte, un résultat va apparaître ; et celui-ci sera considéré comme harmonieux dans la mesure où il va donner la restitution de l’idée, conformément à ce que l’artisan avait émis au départ dans sa pensée et son désir.
Dans le monde des arts,le désir occupe une part importante, sinon fondamentale. Un artiste est considéré par le publique, avec plus ou moins de succès, lorsqu’il parvient à synthétiser ou catalyser le désir du publique, qui peut alors se reconnaître dans l’œuvre réalisée.
Il y a beaucoup de forme d’art et de moyens techniques pour manifester une expression artistique. En ce sens, il est intéressant de découvrir que l’alchimie est également présentée comme une forme d’art.… royal, plutôt qu’une science. Le dictionnaire « Wikipédia » la présente avec ces mots : « L’alchimie est une discipline qui peut se définir comme « un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux » L’un des objectifs de l’alchimie est le grand œuvre, c’est-à-dire la réalisation de la Pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, principalement des métaux « vils », comme le plomb, en métaux nobles comme l’argent ou l’or. » Une autre définition donnée par un alchimiste pour cette expression artistique est, nous citons : « L’art de fondre et d’allier les métaux ».
Le point commun ressortant de ces différentes manifestations artistiques c’est le conflit, soit, la réaction de la matière sous la « contrainte d’un outil pour lui donner une forme, un résultat, une destination !
Si nous pouvons voir ce processus se manifester sur le plan physique, essayons de le voir sur le plan spirituel, puisque la matière est de l’Esprit dans son état le plus bas et l’Esprit, la matière dans son état le plus élevé.
Si nous étudions maintenant les « Douze Travaux d’Hercule » et son combat contre l’Hydre de Lerne, à la lumière de ce que nous venons de voir, abordons ce thème sous un angle complétant les différentes observations déjà été présentées à ce sujet, nous citons : « La tâche assignée à Hercule avait neuf aspects. Chaque tête de l’Hydre représente un des problèmes qui assaillent la personne courageuse qui cherche à atteindre à la maîtrise d’elle-même. Trois de ces têtes symbolisent les appétits associés au sexe, au bien-être physique et à l’argent. Les trois suivantes concernent la peur, la haine et la soif de pouvoir. Les trois dernières têtes représentent les vices du mental non illuminé : orgueil, séparativité et cruauté.
Les dimensions du travail entrepris par hercule apparaissent ainsi clairement. Il devait apprendre l’art de transmuer les énergies qui, si fréquemment, précipitent les hommes dans les tragédies. Les neuf forces qui ont causé d’indicibles ravages parmi les fils des hommes depuis le commencement des temps devaient être réorientées et transmuées ».
A ce stade de notre réflexion, il est toujours d’actualité de se rappeler que tous les personnages des travaux d’Hercule, nous représentent ; ils sont en nous dans leurs différents aspects. Nous entendons régulièrement dire : « J’étudie les enseignements de la sagesse sans âge, je médite, et pourtant, lorsque je pense avoir enfin maîtrisé les problèmes qui me caractérisaient, je me rends compte en certaines occasions, que les problèmes remontent à la surface, montrant par-là, qu’ils ne sont pas résolus… »
Nous avons en effet cette tendance, en tant que disciples, d’accumuler des connaissances, de méditer et d’en déduire que tout a été accompli pour que le problème soit résolu. Tant que la Vie nous confronte aux mêmes difficultés, nous montre, douloureusement, qu’il faut revoir notre copie avant de la livrer !!
Il en va de l’individu comme d’un Groupe. Agir ainsi, c’est vivre et faire face aux trois tentations, avant d’être confrontés à la tête immortelle de l’Hydre, qui nous place face à nos profonfeurs !
Durant la période mondiale actuelle, si nous observons l’humanité, force est de constater qu’elle se conduit comme ayant atteint un degré d’évolution où nous sommes tout près, si ce n’est en plein, dans ce Pleine lune ler un seuil critique, en ce sens que la réactivité mondiale, à tout ce qui se passe, est forte. A tout ce qui se passe, à chaque événement, à chaque proposition, il y a une contre-proposition, ou une opposition. L’expérience du Covid 19 a toutefois réussi à nous placer dans ce que nous n’aurions pas imaginer il y a une dizaine d’années, à savoir, un confinement et un arrêt presque total de toute activité économique concertée mondialement ! Et nous le devons à une toute petite entité telle qu’un virus, soit, le petit grain de sable…ou de sel, dans le rouage de notre société, avec les suites que l’on sait : un grippage général.
Ce processus si rapide, met en évidence, notre fragilité, laquelle est réalité. Une telle révélation est porteuse de souffrance mais aussi de Lumière. La question qui intervient alors est : comment, en tant qu’Hercule Mondial, allons-nous mettre genoux en terre, (je-nous) pour soulever l’Hydre ? Il n’y a que l’Unité de Groupe qui soit favorable à l’action de l’Ame, nous permettant ensuite de fondre, allier et servir !
Agir ainsi, c’est développer une tension en exploitant la résistance ou l’opposition de la matière, voir sa réaction conflictuelle, pour en dégager l’harmonie. Mirage et Illusion constituent le conflit de la matière dans les mondes de l’évolution humaine. Entre la tension, orchestrée par lle travail personnel et le conflit des mondes, résulte l’harmonie par la fusion avec l’Amour et la Conscience de l’Ame. Agir ainsi, c’est pratiquer l’Art Royal de l’Alchimie spirituelle et donner au Rayon d’Harmonie par le conflit, une ascendance par les degrés de mutation et de radiance ! C’est l’action du guerrier permettant de sortir triomphant de la bataille. Il s’agit de persévérer, ou, « percez et vous verrez ! »
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L’habitude d’affronter les crises est bien ancrée dans la conscience de l’humanité. Les priorités de l’humanité sont actuellement sous les feux de la rampe car de nombreux conflits se jouent dans la conscience individuelle et collective. Ces crises découlent de notre interdépendance croissante et produisent un extraordinaire point de tension mondiale.
Mais dans cette tension se trouve un point d’émergence potentiel. Afin de saisir cette opportunité, il est essentiel de rechercher les causes sous-jacentes des événements mondiaux, ce qui requiert la capacité à pénétrer dans le domaine de la signification qui se cache derrière le monde des apparences. Dans chaque crise, doute ou confusion, prenez la voie la plus élevée- la voie de la compassion, du courage, de la compréhension et de l’altérité.