Birmanie – Le monde se penche sur le sort des Rohingya

Le Monde 13/09/2017
La réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, qui doit se tenir mercredi sur le sort des Rohingya en Birmanie (Myanmar) connaîtra-t-elle le même épilogue que celle intervenue le 30 août ? Rien n’avait débouché de cette réunion à huis clos, alors qu’une nouvelle flambée de violence éclatait entre le gouvernement birman et la minorité musulmane, marginalisée dans ce pays bouddhiste à 90 %. Depuis, l’ONU a assimilé l’exode de plus de 370 000 personnes à « un nettoyage ethnique ».

UNE réfugiée rohingya et son enfant à Cox’s Bazar, au Bangladesh, le 12 septembre. DANISH SIDDIQUI / REUTERS
La réunion de mercredi devrait être tendue. La Chine, membre permanent du conseil de sécurité, a de nouveau apporté son soutien au gouvernement d’Aung San Suu Kyi, mardi. « Nous pensons que la communauté internationale devrait soutenir les efforts du Myanmar pour sauvegarder la stabilité du pays », a déclaré le ministère des affaires étrangères chinois. La Chine, tout comme l’Inde, met en avant les violences de groupes extrémistes musulmans pour justifier sa position. Pékin est aussi le premier investisseur étranger en Birmanie, rappelle The Times of India.
Parallèlement, les pays musulmans condamnent avec force le gouvernement birman. Ces derniers jours, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour la défense des Rohingya au Bangladesh, en Malaisie, en Indonésie ou au Pakistan. Mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a estimé que les violences contre les Rohingya « marquaient la mort du Nobel de la paix », allusion à la dirigeante birmane qui avait reçu cette récompense en 1991 et dont l’attitude est désormais critiquée à travers le monde ainsi que le rappelle The Guardian. « Les gouvernements musulmans doivent agir. Nous ne disons pas qu’il faut envoyer des troupes sur place. Mais il faut faire des pressions politiques et économiques » sur le gouvernement a ajouté le dirigeant iranien, demandant une réunion de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), explique Channel NewsAsia-AFP.
En attendant, le Bangladesh est submergé par les réfugiés. Plus de 370 000 personnes y ont trouvé refuge depuis fin août. Ils sont venus s’ajouter aux quelque 300 000 Rohingya déjà présents dans des camps à travers le pays. La première ministre, Sheikh Hasina, qui a visité mardi un de ces camps, a demandé au gouvernement birman de « reprendre ses ressortissants », détaille le Hindustan Times. Dans un long article, Al-Jazira rappelle de son côté l’origine du conflit et l’histoire de ce peuple, dont les représentants demeurent, aux yeux des autorités birmanes, des Bengalis exilés.

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