Sogyal Rinpoché : « En Occident, nous n’avons pas le temps parce que nous le perdons »

Du site Buddhachannel – Interview extraits

Paris, le 30 septembre 1997

Maintenant, tout d’abord, en Occident, nous sommes très occupés. Notre vie est souvent gaspillée dans l’affairement. Nous errons sans but, nous gaspillons tant, nous perdons simplement notre temps. À penser. À errer sans but. À nous inquiéter à propos du passé, du futur, et aussi du présent. Toujours, vraiment.

En fait, ce très grand maître appelé Dilgo Khyentsé Rinpoché, quand on lui posait la question :  » Qu’avez-vous remarqué à propos des occidentaux ? « , (il répondait) :  » Qu’ils perdent du temps « . Mais ensuite, ils disaient :  » Comment en viennent-ils à perdre du temps ? « .  » Ils sont si occupés ! « . En fait, c’est de la façon même dont ils sont occupés qu’ils perdent du temps. Comprenez-vous ?

Je sais qu’il y a un intérêt immense en Occident pour le bouddhisme. Beaucoup sont intéressés, et particulièrement en France, il y a un immense intérêt pour les choses spirituelles ; Mais, même les pratiquants ne pratiquent pas. Ils ne font seulement que penser à la pratique.

Parfois, quand nous nous asseyons, juste tranquillement, au lieu de projeter, d’être perdu dans votre pensée, si vous arrêtez simplement, ou que vous tournez simplement votre esprit vers l’intérieur, et que vous revenez simplement à vous-même, dans ce petit moment, il y a vraiment un grand changement. Simplement tranquillement, vous voyez ? Être.

Ouvrez-vous, ensuite permettez à l’esprit de se déposer, de devenir spacieux. Et ensuite quoi ? Permettre à toutes vos pensées et vos émotions de se déposer ! C’est l’apaisement. Parfois, la méthode de pratique la plus simple, c’est l’attention au souffle.

Ainsi, il y a vraiment une façon d’avoir, d’apprécier, d’être, d’aimer, mais sans attachement. C’est ce que nous avons besoin d’apprendre !

Cette sorte de paix que vous pouvez atteindre sans avoir recours à quoique ce soit.

L’exemple traditionnel, c’est comme quand on met de l’eau dans la poussière, ça devient boueux. C’est comment nous sommes ordinairement.