Voilà une étude qui va encore faire grincer les dents des industriels du sucre…

Le Canard Enchaîné du 31/07/13 – Confit de Canard
 Les dents de l’amer
 Le ministère de la Santé vient de publier les résultats d’une enquête qui montre que plus on est pauvre, plus on a de caries, et ce n’est pas seulement dû au fait que l’on va moins souvent chez le dentiste, mais aussi parce que l’on consomme plus de malbouffe archi-sucrée.
sucreD’après la Drees, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, à 6ans, 30% des enfants d’ouvriers ont déjà eu au moins une carie dentaire, contre 8% des enfants de cadres Ça ne s’arrange pas en grandissant : chez les élèves de troisième, c’est 58%, contre 34%. Et la Drees de faire le lien avec la surconsommation de sucre industriel chez les plus pauvres. Ainsi, 42% des enfants d’ouvriers biberonnent au soda quatre fois par semaine en moyenne, contre 20% chez les cadres. Sans oublier les incroyables effets de la malbouffe sur le tour de taille des petits. En maternelle, les enfants d’ouvriers ont 3,6 fois plus de risques d’être obèses que les autres ! Sur son site Internet « lesucre.com », l’industrie betteravière n’en démord pas : la vraie cause des caries, ce n’est pas le sucre. Et de citer pêle-mêle comme co-responsables le « temps de rétention des aliments dans la cavité buccale », »le milieu salivaire », « les facteurs génétiques », l »es bactéries cariogènes » et, bien sûr « l’hygiène bucco-dentaire ». Certes, les caries sont bien dues aux bactéries cariogènes qu’on a tous dans la bouche, et ces dernières s’en donnent à cœur joie quand on est fâché avec la brosse à dents, mais les chercheurs qui ont passé au crible des milliers de dents du néolithique n’y ont pratiquement pas trouvé de caries, alors que dans les cavernes, on ne connaissait pas encore le dentifrice.
h-20-1521917-1241445170Une étude parue dans la grande revue scientifique « Nature Genetics (mars 2013) déchausse pour de bon le discours du lobby du sucre. On y apprend que, si l’homme a toujours eu des bactéries dans la bouche, la population de ces dernières a changé à partir de la révolution industrielle quand il s’est mis à avaler des sucres. Les chercheurs australiens de l’université d’Adélaïde expliquent que l’arrivée du sucre de canne et de betterave et des aliments ultra-raffinés dans nos assiettes a chamboulé l’écosystème bucco-dentaire. Les bactéries gourmandes en sucres, celles-là même qui produisent de l’acide lactique, destructeur de l’émail dentaire, ont pris le dessus sur les autres.
Le désastre sanitaire s’est encore aggravé, ces vingt dernières années, avec la déferlante de l’isoglucose, ou « HFCS », un sirop de maïs dont on a trafiqué les enzymes pour augmenter leur pouvoir sucrant et nous rendre encore plus accros. Le HFCS, dont raffole l’industrie alimentaire, favorise non seulement les caries, l’obésité et le diabète sucré, mais il est également soupçonné par les scientifiques de dézinguer le foie en provoquant des cirrhoses « non alcooliques ». Encore une gâterie pour les pauvres…

A propos werdna01

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