Rohingya : la Birmanie échappe aux sanctions

Le Monde 16/11/2017
En dépit des multiples rapports et de nombreux témoignages faisant déjà état des violences commises par l’armée birmane à l’encontre des populations Rohingya, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, en visite en Birmanie, mercredi, a demandé au gouvernement de mener une enquête.

La dirigeante birmane,  Aung San Suu Kyi, échange une poignée de mains avec le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, en visite dans le pays, mercredi. Aung Shine Oo / AP
La veille de son arrivée, un rapport interne de l’armée birmane démentait tout abus contre la minorité musulmane, assurant que « les soldats n’ont pas commis de violences sexuelles ni tué des civils ». M. Tillerson s’est également refusé à décréter de nouvelles sanctions contre le pays, plaidant pour des sanctions « individuelles ». « Nous sommes ici pour soutenir le pays. Nous voulons le succès de sa démocratie », a-t-il assuré devant la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, critiquée pour son absence de réaction face à cette crise humanitaire. Pour le site américain Vox, l’attitude de M. Tillerson est en phase avec la politique de Donald Trump, qui, durant sa tournée asiatique, a évité d’aborder la question des droits de l’homme, que ce soit en Chine, au Vietnam ou aux Philippines.
De son côté, le quotidien bengalais, The Daily Star dénonce l’impuissance de la communauté interna-tionale à mettre fin à cette crise, qui a déjà provoqué l’arrivée au Bangladesh de plus de 600 000 Rohingya. Selon le journal, il serait « grotesque » de croire que le sort des Rohingya dépend de l’aide que peut leur apporter le Bangladesh. « La manière dont sont traités les Rohingya devrait faire l’objet d’une enquête de la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes de guerre », estime le quotidien. Le pays craint l’arrivée imminente de 200 000 nouveaux réfugiés. Contraintes à l’exil depuis le mois d’août, des familles entières cherchent refuge au Bangladesh. Mais près de 40 000 mineurs isolés seraient actuellement dans le pays. Certains, comme Nabil, dont l’histoire racontée par l’agence Associated Press a été reprise par ABC News, sont parvenus à rejoindre le Bangladesh après avoir traversé une rivière large d’environ trois kilomètres, qui sépare les deux pays.

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