Challenges – 02/10/2018 – Bernard Guetta –
Après la condamnation de la Hongrie de Viktor Orban par le Parlement européen, et, à sept mois des élections européennes, une nouvelle épreuve de force s’amorce entre la Commission européenne et l’Italie.
En ciblant un déficit de 2,4% du PIB, l’Italie défie Bruxelles / Geert Vanden Wijngaert/AP/SIP
Le bras d’honneur devient bras de fer. En annonçant, jeudi dernier, que leur déficit budgétaire atteindrait 2,4% du PIB sur les trois prochaines années, les dirigeants italiens avaient tranquillement ignoré les attentes des marchés et de la Commission européenne qui espéraient moins, beaucoup moins, moins de 2% en tout cas. Avec une dette qui atteint, elle, 132% du PIB ces attentes n’étaient pas injustifiées. L’Italie devient l’homme malade de l’Europe car la fragilité de ses banques est de surcroît telle que, si l’une d’elles avait un accès de faiblesse, toute la zone euro en serait ébranlée.
C’est pour cela qu’au premier acte, les appels à la raison du ministre de l’Économie, Giovanni Tria, semblaient avoir été entendus des deux partis de la coalition au pouvoir, la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles. L’une et l’autre paraissaient avoir modéré leurs promesses électorales, baisse des impôts pour la Ligue et revenu universel pour les 5 Etoiles, et puis… Et puis non. Ce fut « non » car la coalition a pu considérer, au deuxième acte, qu’elle prendrait plus de risques à se montrer sage qu’à ne pas le faire.